Anis Rahmani,directeur de la chaîne Ennahar TV, « Les candidats n’ont pas à créer leurs chaînes »

Anis Rahmani,directeur de la chaîne Ennahar TV, « Les candidats n’ont pas à créer leurs chaînes »

Sur Ennahar TV il existe une liberté totale pour les journalistes pour traiter les événements

Ennahar TV s’est illustrée depuis 2012 par une large couverture médiatique des événements en Algérie. Sa notoriété a dépassé les frontières et elle s’impose, d’ores et déjà, comme un média incontournable durant cette élection présidentielle. Son directeur, Anis Rahmani, donne son point de vue sur le rôle des télévisions au titre de l’échéance électorale.

L’Expression: Contrairement à 2004, la bataille médiatique entre Benflis et Bouteflika sera audiovisuelle. Comment expliquer cette nouvelle donne?

Anis Rahmani: Il est aujourd’hui plus que certain que la bataille électorale sera rude et concentrée sur les télévisions privées. Le monopole qu’avait imposé la télévision publique est révolu depuis l’apparition des chaînes privées qui contribuent d’une façon directe ou indirecte dans l’ouverture du paysage audiovisuel. Ces chaînes privées offrent aux téléspectateurs algériens des services de qualité avec des moyens parfois dérisoires.

Je considère que la bataille médiatique entre le président Abdelaziz Bouteflika, le candidat et son rival, l’ancien Premier ministre, Ali Benflis, passera principalement à travers les télévisions privées, parce que chacun sera amené à faire un discours persuasif pour convaincre les Algériens qui ont besoin de savoir de plus en plus qui leur fournira un meilleur avenir pour le futur.

Ennahar TV fait de la concurrence directe à l’Entv, pensez-vous que la télévision publique sera dépassée par cette élection?

Concernant le traitement de l’information au jour le jour, des mesures sont en cours pour fournir la meilleure qualité de service en couvrant tous les événements de l’actualité, tout en organisant des tables rondes pour des débats contradictoires offrant la parole, à la fois pour l’élite politique, les journalistes spécialisés et les universitaires. Je pense que la couverture de la télévision Ennahar s’est imposée sur la scène médiatique. Elle n’est pas soumise au cahier des charges de la télévision publique et de ses différentes chaînes satellitaires.

Sur Ennahar TV il existe une liberté totale pour les journalistes pour traiter les événements de l’actualité politique. Bien sûr, dans le cadre des règles de l’objectivité et le professionnalisme. Léquipe rédactionnelle d’Ennahar TV est prête à rivaliser avec n’importe quelle chaîne de télévision privée nationale ou étrangère, comme le confirment les différents sondages menés sur le terrain par les Centres d’études et de sondages internationaux.

Ces sondages ont confirmé que la chaîne Ennahar TV est la chaîne la plus regardée en Algérie avec une large avance sur les autres télévisions privées ou publiques algériennes. Ennahar TV arrive même à rivaliser avec Al Jazeera en raison du recul de la chaîne qatarie sur le terrain médiatique arabe. Je dis cela sur la base des études sérieuses effectuées par les instituts et des organismes étrangers sur le paysage audiovisuel en Algérie.

Comment expliquer qu’on peut créer des chaînes rien que pour l’élection présidentielle?

Ce recours par certains candidats à créer des chaînes de télévision et de publicité rien que pour la période de l’élection présidentielle est un procédé bizarre. Même dans le monde, on n’a pas recours à ce procédé.

Le président Nicolas Sarkozy ou le candidat François Hollande n’avaient pas besoin de créer des chaînes ou de faire de la publicité à la télévision pour leurs programmes, car ils ont la capacité d’expliquer leurs idées dans les deux chaînes françaises existantes sans avoir recours à ces méthodes bizarres qui ressemblent plus à des «monologues».

Le candidat qui crée une chaîne pour diffuser ses discours ou ses activités, sans afficher les images de ses adversaires dans la présidentielle, démontre qu’il a peur de la concurrence. Et certains candidats de par leur poids sur la scène politique n’ont pas besoin de ces méthodes tant qu’ils ont l’argument et la force de persuasion. Mais en Algérie, tout est possible!