Entre le nouvel ambassadeur de la République française à Alger et l’Afrique, c’est une question de famille.
C’est finalement «Monsieur Afrique» de l’Elysée qui sera le chef de la diplomatie française en Algérie. Le nouvel ambassadeur de la République française à Alger s’appelle André Parant. Pour les initiés de la politique française et du monde médiatique, ce nom est celui du conseiller adjoint du président Nicolas Sarkozy aux affaires africaines, de l’ancien ambassadeur de France au Liban, au Sénégal, le chef de la mission de coopération et d’action culturelle à Bangui entre 1990 et 1993, et de l’époux de la journaliste Maya Siblini (RFI, puis France 24). M.Parant a notamment dirigé la délégation française à la Conférence internationale sur le Sahel en septembre dernier au Palais des Nations à Alger. Il remplacera Xavier Driencourt en poste en Algérie depuis quatre ans. Le gouvernement algérien a donné son agrément à la nomination de M.Parant. «Le gouvernement algérien a donné son agrément à la nomination de M.André Parant, en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française, auprès de la République algérienne démocratique et populaire», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par l’APS.
Cette nomination intervient à un moment particulier de l’histoire des relations entre Alger et Paris. Ni bonnes ni moins bonnes, les relations entre les deux pays n’arrivent pas à décoller, à retrouver la vitesse de croisière qu’imposent pourtant les liens algéro-français. M.Parant sera nommé à la veille du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Il aura à gérer la deuxième phase-la deuxième page- des relations entre les deux pays. Né en 1956, André Parant est bercé par la vie héroïque de son grand-père. Ce dernier, capitaine gaulliste en 1940. Envoyé au Ghana sur ordre du général de Gaulle pour libérer l’Afrique-Équatoriale française de l’influence des pétainistes.
En septembre 1940, André Parant s’empare de Pointe-Noire, au Congo, puis remonte vers le Gabon à la tête de ses hommes. Le 5 novembre, Libreville tombe. Nommé gouverneur, il meurt dans un crash d’avion à Yaoundé au Cameroun en mars 1941. Si on ajoute que le père d’André Parant a été l’un des conseillers spéciaux, en charge de l’économie, du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le récit est suffisant pour dire qu’entre le nouvel ambassadeur français à Alger et l’Afrique, c’est une question de famille. Ou alors, le pedigree africain de cet énarque natif du Jura est-il une destinée? Et si l’on surnomme M.Parant le marabout africain du président Sarkozy, le sobriquet ne sera pas exagéré. Il est décrit comme étant discret, courtois et d’une redoutable efficacité qui tranche avec les anciens chefs africains, et la méthode des réseaux longtemps développée par la politique africaine de la France.