André Giraud, de l’#OM à Alger avec #Marseille-Cassis en toile de fond

André Giraud, de l’#OM à Alger avec #Marseille-Cassis en toile de fond
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(1/4). Premier entretien avec le président de la SCO Sainte-Marguerite et vice-président de la Fédération française d’athlétisme. Il évoque ses débuts, son parcours et sa passion pour le sport.

André Giraud, de quel milieu venez-vous?

Je suis né le 1er mai 1947, à Marseille, dans le 15e arrondissement, boulevard Bernabo. Je suis un enfant des quartiers Nord. Mon père travaillait dans une société qui n’existe plus maintenant, les Ateliers Terrin, sur le port à l’époque de la réparation navale. Ma mère ne travaillait pas. Je suis allé à l’école primaire de la Calade, à côté du lycée d’or. Ensuite mes parents ont déménagé en 1958, j’avais 9 ans. Ils sont venus s’installer à la cité des Rosiers dans le 14e, chemin de Sainte Marthe. C’était les nouvelles cités qui se créaient au moment des Trente Glorieuses. C’était l’époque de ma jeunesse, il n’y avait pas de chômage, un besoin de main d’œuvre… Mes parents ont accédé à la propriété à ce moment-là avec la création de ces cités en copropriétés qui étaient accessibles à des personnes de milieu modeste. Mon père a été ouvrier, puis cadre, et nous étions deux enfants. Nous n’avons pas été malheureux, on tendait vers la classe moyenne même si ça n’a rien à voir avec maintenant.

Comment vous est venue cette passion pour le sport et l’athlétisme ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents et en particulier un père qui adorait le sport, et à l’âge de 10-11 ans, j’ai pratiqué le football comme tous les Marseillais. Et puis il y a eu un virage important, lorsque j’étais en 4e. J’allais au lycée Victor-Hugo, qui est maintenant un collège à côté de la gare Saint-Charles. Il y avait à l’époque des épreuves de cross qu’on appelait « le challenge du nombre » où tous les lycées de Marseille et alentours se retrouvaient et où le challenge était le lycée qui avait le plus de rentrants. Ce n’était pas axé sur la performance. A l’époque c’était le jeudi, qui était le jour de repos alors que le mercredi était un jour de classe. Et donc une fois par an il y avait ce challenge, et je l’ai gagné sans jamais avoir couru de ma vie, excepté derrière un ballon. A l’arrivée, le prof de gym m’attrape, me prend le pouls sans que je sache ce qu’il faisait. Il regardait sa montre et finit par me demander quel sport je pratique en dehors de l’école. Il me dit ensuite : « Il faut que je vois ton père car il ne faut plus que tu fasses du football, il faut que tu fasses de l’athlétisme ». Et c’est parti comme ça. A cette époque, on était assez bien suivi. Mon père a alors pris rendez-vous avec le prof de gym qui lui a expliqué que j’avais un cœur assez lent, que j’avais des aptitudes pour faire du demi-fond et que ce serait bien que je m’inscrive dans un club d’athlétisme.

Dans quel club avez-vous débuté ?

J’ai pris ma première licence « d’athlète » à l’OM Athlétisme , qui est aujourd’hui un club concurrent du nôtre. J’ai débuté là, de 14 à 18 ans j’ai pratiqué à un bon niveau régional.. Je me suis investi là-dedans, et puis au bout de deux ans où je suis resté à l’OM, l’entreprise où travaillait mon père avait créé un club omnisport qui s’appelait l’étoile sportive des ateliers Terrin, affilié à la FSGT. C’est dans cette fédération que je me suis le plus épanoui. J’y ai grandi, j’ai beaucoup appris de sa culture et elle a beaucoup joué dans mon parcours de dirigeant par la suite. A partir de là je suis allé à la Faculté des sciences de Saint-Charles. J’y suis resté deux ans, j’ai connu Christiane, mon épouse, qui faisait aussi de l’athlétisme mais dans un autre club.

Quel a été votre parcours professionnel ensuite ?

C’était l’après-guerre d’Algérie, et à cette époque, après avoir étudié pendant trois ans à la fac, il y avait tellement de besoins que vous pouviez transmettre vos connaissances. La guerre d’Algérie a pris fin en 62, j’avais 15 ans, je me suis porté volontaire pour enseigner en coopération et je suis parti en 67. Au lieu de faire son service militaire en caserne on pouvait partir comme prof, avec un salaire en plus. Moi qui avais toujours voulu être enseignant c’était une façon de me mettre dans le bain par le biais du service militaire. Pour avoir un poste dans la région c’était long et difficile. Et plutôt que de partir en région parisienne, je suis parti à Alger où j’ai fait mes premiers pas d’enseignants. J’étais très jeune, j’avais 21-22 ans et j’avais des élèves qui avaient 18 ans. Mais ça n’a rien à voir avec maintenant, c’était une Algérie qui vivait ses premiers pas d’indépendance, un pays qui était en plein essor. J’ai quitté à ce moment la pratique de l’athlétisme. Le contrat portait sur un engagement de deux ans contre 16 mois au service militaire. J’y suis resté 7 ans, on s’est marié, et mon fils est né là-bas. J’ai profité de cette période pour terminer mes études, passer mon Capes et devenir prof de maths. J’allais à la fac à Alger. Au bout de 7 ans, je suis revenu à Marseille puisque mon fils grandissait et j’avais suffisamment d’expérience et d’ancienneté pour pouvoir prétendre à un poste à Marseille. Ma femme étant aussi enseignante, nous sommes rentrés dans notre ville.

Entretien réalisé par Romain Davesne

André Giraud

Né le 1er mai 1947 à Marseille (15e)

1968 – 1996 : Professeur de Mathématiques

1975 : création de la séction athlé de la SCO Sainte-Marguerite

1979 : création du premier Marseille-Cassis

1990 : Président de la SCO

1995 : Président du Comité départemental olympique et sportif

1996-1998 : Chargé de mission auprès du préfet (projet Coupe du Monde « Cités-Foot »)

1999 : Directeur de la Jeunesse et des Sports au Conseil Général

Depuis 2001 : Vice-président de la Fédération française d’Athlétisme