“Nous n’avons aucune relation avec le Mujao, ni avec Aqmi et se démarquer de ces deux mouvements signifierait que nous sommes liés à eux alors que c’est totalement faux” a affirmé à un journal malien, Cheikh Awisa, un des leaders du groupe islamiste malien Ançar Eddine qui occupe, avec d’autres groupes, le nord du Mali.
En prévision d’une intervention militaire internationale contre les groupes terroristes au Nord-Mali, ce groupe islamiste composé uniquement de Touareg subit des pressions pour qu’il se démarque des deux autres groupes, en l’occurrence Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Contrairement à la France qui met dans le même sac ces trois groupes armés, certains pays dont l’Algérie, rejettent cette confusion et considèrent qu’Ançar Eddine est une organisation malienne avec des revendications politiques et sociales qui doit être intégrée dans le processus de dialogue.
«Notre mouvement est connu depuis longtemps et nous avons toujours été en faveur des négociations», a déclaré Cheikh Awisa, en rappelant la présence des deux délégations d’Ançar Eddine en Algérie et au Burkina Faso dont “le but est de dire au monde entier que nous sommes pour les négociations et le dialogue, contrairement à l’image que les partisans de l’intervention militaire veulent donner de nous”.
Dans ces déclarations, ce cadre d’Ançar Eddine proche du chef Iyad Ag Ghaly, n’a pas manqué d’évoquer les pressions subies également par l’Algérie dans le sens d’une intervention militaire au nord du Mali. Une intervention militaire qu’Alger a rejetée, préférant le dialogue, notamment avec les groupes qui se démarquent du terrorisme et du crime transnational.
“C’est l’Algérie que nous avons trouvée quand les différents problèmes ont surgi dans notre région. L’Algérie nous connaît très bien et sait pertinemment que nous ne sommes pas un groupe terroriste comme certaines parties veulent le faire croire” a souligné Cheikh Awisa au moment justement où une délégation de son mouvement a entamer des discussions à Alger dans le cadre de la recherche d’une solution à la crise malienne.
A rappeler que la seconde délégation qui a fait le déplacement vers la capitale du Burkina Faso, en tant que médiateur de la Cédéao pour le Mali, devrait être reçue par le président Campaoré et pourrait même rencontrer dimanche à Ouagadougou, le ministre malien des affaires étrangères Tiéman Coulibaly.