Anarchie des prix des produits agricole Ali Moussouni tire la sonnette d’alarme

Anarchie des prix des produits agricole Ali Moussouni tire la sonnette d’alarme

Les mécanismes de régulation du marché mis en œuvre ne permettent pas de contenir les fluctuations des prix, a indiqué, aujourd’hui, Akli Moussouni, ingénieur agronome et expert en développement.

Cet expert qui s’exprimait lors d’une conférence de presse portant sur «l’anarchie des prix des produits agricoles» a fait part de son analyse succincte de la situation actuelle des prix.

Selon M. Moussouni, «les mécanismes de régulation du marché mis en œuvre ne permettent pas de contenir les fluctuations des prix, qui dans bien des cas, échappent à tout contrôle». Cela, «du fait de la faiblesse de la production locale, de la dépendance des importations et de la dispersion des financements de l’Etat à travers des agrégats éparpillés.»

Il a estimé que les programmes engagés, «sans objectifs économiques précis ne font qu’entretenir des fluctuations incessantes des productions agricoles en termes de quantité et donc des prix».

Pour lui, cette instabilité qui se manifeste sous formes de «pics de prix» entraîne à chaque fois des retraits des opérateurs qui s’orientent vers des filières qu’ils ne maitrisent pas. Il a fait savoir que le marché national dépend de plus en plus des productions étrangères. «On résorbe les crises en faisant appel à des importations à la faveur d’une dépendance du marché national de plus en plus accrue des productions étrangères», a-t-il souligné.

Il s’agit, selon cet expert de développement, «d’un cercle infernal qu’il faudra rompre dans un délai raisonnable pour éviter au pays de mauvaise surprises». M. Moussouni s’est exprimé également sur l’origine des surcoûts par rapport aux produits importés. «Le marché algérien dépend des productions étrangères (produits finis et intrants) et c’est le consommateur qui subie les coûts qui relèvent du marché international contre lequel on n’y peut rien », a-t-il indiqué.

Il enchaînera : «mais aussi des surcoûts générés par la procédure des paiements par «lettre de crédit» auxquels s’ajoutent ceux imposés par des compagnies maritimes étrangère. Lesquels surcoût sont répercutés manu militari par les importateurs sur le marché local».

L’ingénieur agronome a soulevé aussi des carences de quelques filières agricoles. A titre d’exemple, les viandes blanches, «dépendent directement de la mauvaise santé de la filière bovine (viande rouge) et du marché extérieure en matière d’intrants, une filière qui en dépend totalement des importations».

Concernant les viandes rouges, la démesure des prix est liée, selon lui, «à l’archaïsme de l’activité d’engraissement». S’agissant de la pomme de terre, «elle est sous l’emprise de la pression du consommateur, les prix sont très mal gérées, en induisant à chaque fois le retrait de la filière des petits agriculteurs», a-t-il souligné. Il ajoutera : «ceux qui résistent prennent moins de risques. Un contexte inédit qui s’est compliqué par la méconnaissance des besoins du marché et des surfaces à réserver à cette culture». Même chose pour les autres filières. Il a, en outre, estimé que «la solution réside dans la mise en place d’une toile active équipée d’outils techniques, juridiques et logistiques dans le cadre d’une nouvelle politique agricole».

Lahcene Brahmi