Le Syndicat Algérien des Laboratoires d’Analyses Médicales (SALAM) a urgemment réclamé l’actualisation de la liste des analyses médicales pour qu’elles soient prises en charge et appliquées par la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS).
Le Dr. Ali Bendjama, président du SALAM, a souligné que 70% des analyses médicales sont effectuées par les laboratoires privés, le reste étant réalisé en collaboration avec le secteur public. Il a ajouté que la liste des analyses médicales n’a pas été actualisée depuis 1987, ce qui fait que le patient paie un coût 12 fois supérieur au montant remboursé par la Sécurité Sociale.
Dans ce contexte, il a expliqué qu’il est impératif d’actualiser cette liste, d’autant plus que le nombre de maladies rares est passé à 109 suite à leur publication dans un décret exécutif, et que ces maladies sont couramment diagnostiquées dans les laboratoires privés.
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De son côté, Adel Aggoune, vice-président du SALAM, a indiqué qu’une liste de revendications a été soumise en vue d’actualiser la liste des analyses médicales et d’établir un tarif unifié. Il a également insisté sur la nécessité de réduire le nombre d’analyses envoyées à l’étranger, dont les coûts sont considérables.
Un contexte de réforme globale du système de santé
La revendication du Syndicat SALAM s’inscrit dans un contexte plus large de réforme du secteur de la santé en Algérie. En effet, le ministère de la Santé prépare actuellement une proposition tarifaire globale pour tous les services médicaux privés, dans le but d’alléger le fardeau financier des patients et de moderniser les cadres réglementaires et économiques de la médecine en Algérie.
Le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messoudane, a confirmé que son département travaille, en collaboration avec des experts, sur une nouvelle grille tarifaire basée sur les coûts réels de traitement dans les secteurs public et privé.
L’objectif affiché est de mettre en place un système contractuel entre les organismes de sécurité sociale et le secteur privé, afin de permettre une prise en charge directe des soins par la Sécurité Sociale, notamment dans certaines spécialités déjà ciblées comme la chirurgie cardiaque et l’hémodialyse.
Cette réforme, qui prévoit aussi une révision du code général des actes professionnels, vise à adapter le système de santé aux évolutions scientifiques et économiques actuelles, conformément au décret exécutif n° 05-257 du 20 juillet 2005, aujourd’hui dépassé.
Dans cette dynamique, les laboratoires d’analyses médicales privés, qui réalisent 70 % des analyses selon le Dr. Ali Bendjama, doivent impérativement être intégrés dans cette révision tarifaire. D’autant plus que les maladies rares, au nombre de 109 désormais reconnues, sont principalement diagnostiquées dans ces structures.
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Ainsi, l’appel du SALAM à actualiser la liste des analyses remboursées, à établir un tarif unifié et à réduire les envois coûteux à l’étranger, s’aligne parfaitement avec les objectifs de la réforme en cours : rendre les soins plus accessibles, réduire les inégalités et améliorer la qualité globale du système de santé.