Amoros-Bénin : «J’ai frôlé le limogeage»

Amoros-Bénin : «J’ai frôlé le limogeage»

Après un long moment de silence, le sélectionneur des Ecureuils, le Français Manuel Amoros, a fait de troublantes révélations sur les relations qui le lie avec le président de la Fédération béninoise de football et les pressions qu’il subies de sa part, de ses mésaventures et du non-respect des différentes feuilles de route de la préparation des Ecureuils qu’il lui a déposées.

Invité samedi dernier dans l’émission sportive «Week-end sport» de la radio Atlantic Fm, le sélectionneur national, Manuel Amoros, a fait part de ses déboires à la famille sportive béninoise. Accusé de ne pas déposer un plan de préparation au lendemain de l’élimination des Ecureuils du Bénin de la Coupe d’Afrique des nations 2013, le 17 juin 2012, au stade de l’Amitié de Kouhounou, Amoros a catégoriquement balayé d’un revers de la main cette assertion. «Le 28 juin 2012, j’ai remis au président Anjorin un programme de préparation. Ce programme est fait pour superviser en Afrique du Sud les matches de l’Algérie et du Mali, d’une part, et d’autre part, un autre programme pour la préparation des Ecureuils avec des matches amicaux prévus pour être joués en octobre, novembre et décembre 2012 et février 2013», a déclaré l’entraîneur des Ecureuils du Bénin. Pour étayer son affirmation, il a affirmé que ses «programmes sont remis en cause» et qu’on ne lui a pas donné des explications». «Chaque fois que je vais voir le président, il me parle toujours qu’il n’y a pas de sous», a-t-il fait signifier. Il faut que les gens sachent que «puisque j’ai déposé le programme depuis le 28 juin 2012, je n’ai pas le retour. Alors, je ne suis pas le fautif». C’est le devoir d’honnêteté et de droiture qui le pousse à ne plus se taire sur certaines situations.

«A chaque fois que je vais le voir, il me dit qu’il n’y a pas de sous»

L’ex-international tricolore a révélé qu’il a failli être limogé par le président de la FBF après la non-qualification de la sélection béninoise à la CAN 2013.

«Après le match contre l’Ethiopie, il (le président Anjorin Moucharafou) a voulu nous virer parce qu’on n’a pas pris certains de ses joueurs et que le Bénin ne s’est pas qualifié pour la Coupe d’Afrique des nations», a lâché Manuel Amoros. Mais cela n’a pu avoir lieu. Il a même dit que «quand on est un entraîneur, il faut être sous pression et qu’on est sur une chaise éjectable. Il a renchéri en ces termes: «Je me suis déjà préparé psychologiquement.» Comme on le constate, le patron de l’encadrement technique des Ecureuils est en train de préparer les férus du cuir rond pour l’éventualité d’une non-qualification de la sélection nationale pour la Coupe du monde au Brésil 2014. C’est pour cela qu’à chaque fois qu’il est interpellé sur un sujet, il demande d’aller voir le président. Alors, n’est-il pas en train de se reprocher quelque chose? Tout porte à le croire. Surtout que le Bénin aura un match important à disputer le 23 mars prochain contre l’Algérie pour le compte des éliminatoires de la CM 2014.

«Mes relations avec la FBF sont correctes»

A propos de ses relations avec la Fédération béninoise de football (Fbf), Manuel Amoros a tenu à lever l’équivoque en affirmant que «ce n’est pas parce que le président n’arrive pas à respecter ses engagements qu’il n’y a pas de bonnes relations avec la Fédération béninoise de football. Ce n’est pas parce qu’on ne s’entend pas sur des principes que je n’entretiens pas de bons rapports avec la FBF, au contraire, j’essaye de gérer tout ça.»

«Je déplore l’abandon des joueurs venus du Brésil»

«Les joueurs qui sont revenus du Brésil, qu’est-ce qu’ils ont fait pour eux ? s’est interrogé Amoros. Tout en saluant l’initiative d’aller former de jeunes joueurs au Brésil, il a déploré que ceux-ci soient abandonnés à leur sort. Car, si on ne leur fait pas de la répétition, ils vont perdre de la musculature, des réflexes et certains fondamentaux du football moderne. Il a déclaré que ces joueurs devraient être mis dans une structure pour qu’ils poursuivent le travail. Là se pose le problème de suivi. Malgré cet état de chose, il a souhaité que cette initiative puisse se poursuivre.

«Sessègnon est un joueur important dans mon dispositif tactique»

Les Béninois connaissent aujourd’hui pourquoi certains internationaux béninois ne sont plus convoqués pour la sélection nationale. Concernant le cas de Mouri, de Mouritala Ogoubiyi, il a déclaré que c’est pour des raisons extra-sportives. Selon lui, il a ses choix et ses critères. De plus, il a été honnête en reconnaissant que c’est un joueur qui joue régulièrement, mais il ne rentre pas dans son système de jeu. La raison principale de sa non-convocation c’est qu’il veut rajeunir l’équipe en intégrant petit à petit de jeunes joueurs. Pour Jordel Dossou, il a dit qu’il a besoin de s’aguerrir. A propos de l’ex-joueur de Dadjè FC, Mohamed Aoudou, il a affirmé qu’il est très grand et n’entre pas dans son système de jeu. Mais il a reconnu qu’il est bon de la tête. Il a tenu à préciser que son choix n’est pas fixe et qu’il n’exclut pas des joueurs qui peuvent apporter un plus à l’équipe nationale. Il a magnifié par contre le capitaine des Ecureuils du Bénin, Stéphane Sessègnon, en précisant qu’il est un joueur très important dans son dispositif, tout en fustigeant le fait que c’est un joueur à qui on ne peut pas donner des consignes. Aussi, «avec ses qualités et ses expériences», il a dit qu’il va beaucoup apporter au onze national, surtout que c’est quelqu’un à qui il faut laisser l’initiative et la liberté sur le terrain. Restant dans la même lignée du suivi des joueurs béninois évoluant à l’étranger, Amoros a fait savoir que l’attaquant béninois Razack Omotoyossi signera bientôt dans un club ukrainien ou russe. Il a été clair sur le cas du latéral gauche béninois, Emmanuel Imorou. Il a précisé qu’il lui fait entièrement confiance et qu’il est un joueur sur qui il faut compter. Sur le plan national, il a rassuré les fans de Isaac Louté que c’est un joueur qu’il suit et qu’il n’est pas exclu de la sélection nationale. La porte lui est donc grandement ouverte puisqu’il vient de signer à l’Union Sportive de Kraké (club de première division béninoise).

«Il y a de bons joueurs locaux… mais»

Par ailleurs, Amoros n’a pas manqué de donner son avis sur les joueurs locaux. Selon lui, dans le championnat, «il y a des joueurs de qualité, mais la seule solution c’est de les mettre dans de bonnes conditions». Egalement, il a signalé qu’il travaille en sourdine pour chercher des joueurs afin de renforcer les différents compartiments des Ecureuils du Bénin. Pour lui, c’est le suivi qui pose problème. Pour étayer son exemple, il a fait signifier que Slim Cissé a filé entre les doigts du Bénin parce que les structures dirigeantes n’ont pas été promptes.

K. H.