La directrice de la section algérienne d’Amnesty International, (AI) Hassina Oussedik, a animé mercredi à Alger un point de presse à l’occasion de la présentation du rapport 2014 sur la situation des droits de l’homme dans le monde. C’est un rapport, qui n’est pas du tout tendre avec les autorités algériennes épinglées sur de nombreuses questions.
A commencer par la liberté de d’association et de manifestation qui ne serait pas respectée , selon Mme Oussedik .« Nous exprimons de sérieuses préoccupations concernant les libertés d’association et de manifestation et de droits humains en général en Algérie » dit-elle en demandant aux autorités algériennes de lever l’interdiction sur les marches à Alger.
Pour la représentante de AI, cette situation est en contradiction avec les engagements de l’Algérie, pris par son ministres des affaires étrangères. Les restrictions contre les libertés se manifestent de façon plus visible à l’approche des échéances électorales, note la représentante de AI qui cite les cas d’empêchements des manifestations organisées le mois d’avril par le mouvement Barakat.
Les entraves posées aux organisations de la société civile par le ministère de l’intérieur sont mises en avant par Mme Oussedik. Le DRS n’a pas échappé à la critique de AI qui considère que les pratiques n’ont pas fondamentalement changées après les restructurations opérées l’été dernier par le président Bouteflika. Selon Mme Oussedik, les personnes soupçonnées de lien avec le terrorisme font souvent l’objet de détention prolongée sans avoir droit à l’avocat.
Mais ce rapport contient tout de même des points positifs au crédit de l’Algérie. Plus singulièrement la mise en place des fonds de la femme divorcée ainsi que celui d’indemnisation des victimes de violences durant la décennie 1990. La représentante d’AI en Algérie s’est, en outre, réjouie du « rôle » de l’Algérie dans la résolution des conflits en Libye et au Mali, relevant, par ailleurs la situation « extrêmement préoccupante » des atteintes aux droits de l’homme prévalant dans de nombreuses régions du monde.
Mme Oussedik a relevé, à ce sujet, la hausse enregistrée l’année écoulée du nombre de conflits, des groupes armés, ainsi que celui des victimes et des populations réfugiées, appelant à ce que le Conseil de sécurité de l’Onu révise son fonctionnement afin d’empêcher la violation des droits humains dans les zones d’instabilité.