Amnesty demande la libération d’un algérien condamné pour « outrage au prophète »

Amnesty demande la libération d’un algérien condamné pour « outrage au prophète »

Slimane Bouhafs, 49 ans, converti au protestantisme depuis 20 ans, a également été condamné le 7 août par la justice algérienne pour « dénigrement des préceptes de l’islam » sur sa page Facebook. Amnesty International voit dans cette condamnation, « la persécution de personnes qui exercent « leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction »

Amnesty International a appelé ce samedi les autorités algériennes à « libérer immédiatement et sans condition » un militant récemment condamné à cinq ans de prison pour « outrage au prophète ».

Slimane Bouhafs a été condamné le 7 août par le tribunal de Beni-Ouartilane (à 300 km au sud-est d’Alger) pour « outrage au prophète » Mahomet et « dénigrement des préceptes de l’islam », à la suite d’articles publiés sur sa page Facebook, indique l’ONG dans un communiqué reçu par l’AFP.

Son procès en appel est fixé au 31 août.

Islam, religion d’État

Le militant avait été arrêté le 31 juillet par des gendarmes et son domicile perquisitionné dans le département de Sétif où réside ce père de famille de 49 ans.

Pendant plusieurs jours, il a observé une grève de la faim à la prison de Sétif où il est détenu, d’après Amnesty qui cite sa famille.

Selon l’AFP, qui s’appuie sur des informations parues dans la presse algérienne, ce militant se serait converti au protestantisme depuis près de 20 ans.

La Constitution algérienne, modifiée en février 2016, garantit la liberté de religion mais fait de l’islam la religion d’État.

Selon Amnesty International, « des dispositions vagues figurant dans le Code pénal et une ordonnance fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction ».