L’organisation non gouvernementale Amnesty International (AI) a appelé l’Algérie ce vendredi à abroger ou modifier la loi n°91-19 régissant les réunions publiques et les manifestations, qui exige des organisateurs de demander l’autorisation, huit jours avant l’événement.
Dans une déclaration mise en ligne sur son site, en réaction à l’interpellation de Tahar Belabes, président du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) le 2 janvier dernier lors d’une manifestation des jeunes chômeurs à Ouargla, AI a indiqué: “Nous croyons que les autorités algériennes ont recours à ces accusations à intimider les militants et les manifestants qui manifestent contre le chômage des jeunes et la pauvreté” en évoquant les charges qui sont retenues contre lui notamment “atteinte à l’ordre public” et “incitation à un rassemblement”, un délit passible de cinq ans d’emprisonnement.
Pour sa part, le directeur d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther a déclaré que “les autorités ne doivent pas détenir ou poursuivre des manifestants pacifiques”, avertissant que “si Tahar Belabes est poursuivi pour incitation à un attroupement “, cela confirmerait le “harcèlement judiciaire contre les militants en Algérie”.
AI rappelle enfin que même le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’opinion et d’expression avait recommandé à l’Algérie la modification de la loi n°91-19 en optant pour la notification des manifestations publiques au lieu de l’autorisation.
