Amir Saâyoud : « Après la finale de la Coupe du monde militaire, j’ai préféré reporter mon retour au Caire »

Amir Saâyoud : « Après la finale de la Coupe du monde militaire, j’ai préféré reporter mon retour au Caire »

Amir Saayoud, le talentueux milieu de terrain du Ahly du Caire, est actuellement chez lui à Guelma. Rentré au pays sur autorisation de son club pour une semaine de vacances en famille, l’international espoir a dû prolonger son séjour suite aux incidents ayant émaillé la finale de la Coupe du monde militaire entre l’Algérie et l’Egypte (1-0).

Voulant, nous dit-il, éviter d’être impliqué bon gré mal gré dans un conflit médiatique semblable à celui du mois de novembre 2009, il a appelé ses dirigeants pour leur annoncer qu’il ne rentrerait pas avant lundi ou mardi. Seulement le délai a expiré et le joueur se trouve toujours chez lui. « Personne ne m’a appelé pour me dire à quelle date je devais rentrer. Ils devaient m’envoyer mon billet d’avion, il y a deux jours, mais ils ne l’ont pas fait », regrette le gaucher qui n’a pas caché son dépit après avoir lu dans la presse égyptienne une déclaration du président de la section football, Abdelhafid, qui menace de le sanctionner financièrement. Explication.

Il était prévu que vous ne restiez qu’une semaine à Guelma avant de reprendre avec le Ahly du Caire. Pourquoi ce retard ?

C’est simple, après ce qui s’est passé lors de la finale de la Coupe du monde militaire, j’ai appelé les dirigeants pour leur demander de reporter mon retour de deux ou trois jours. Je savais que j’allais être la cible des médias locaux. On allait sans doute me demander de m’exprimer sur le sujet. Ce que je voulais éviter, car je sais que quoi je dise, on l’interprétera autrement. Je ne veux en aucun cas être impliqué dans cette histoire. J’ai suffisamment souffert de ce conflit après le match d’Oumdorman. Je ne veux pas revivre ça.

Vous dites avoir appelé vos dirigeants pour leur demander de reporter votre retour. L’ont-ils accepté ?

Oui, ils étaient d’accord sur le principe. Il était prévu que je rentre samedi, mais j’ai demandé que je reporte mon retour à lundi ou mardi, le temps que les esprits se calment. Ils n’ont trouvé aucun inconvénient.

Comment se fait-il, alors, que le président de la section vous menace dans la presse de sanction financière ?

C’est ce que je ne comprends pas. C’est aberrant. Il affirme m’avoir appelé à plusieurs reprises et que je n’ai pas daigné lui répondre. C’est faux ! C’est un mensonge. Il ne m’a jamais appelé. Au contraire, c’est moi qui l’appelle depuis tout à l’heure (entretien réalisé hier matin, ndlr), mais il ne décroche pas.

Pourquoi selon vous agit-il de la sorte ?

Allez savoir ! Je n’y comprends plus rien. Comment peut-il tenir de tels propos alors qu’il sait pertinemment qu’il ne m’a jamais appelé. Je n’ai jamais pris cette décision tout seul. J’ai, comme je l’ai dit tout à l’heure, demandé l’autorisation.

Quelle est la position des autres dirigeants, du moins ceux à qui vous avez parlé ?

Je n’en sais rien. Ils devaient me rappeler pour me confirmer la date du retour, or ils ne l’ont pas fait. Je n’ai pas eu de nouvelles depuis samedi. A l’heure où je vous parle, j’essaie d’appeler pour m’expliquer.

Doit-on comprendre que vous seriez victime d’une machination ?

Je ne veux pas penser à ça pour le moment. Je veux d’abord m’expliquer pour savoir de quoi il retourne. Je tirerai après les conclusions qui s’imposent. Pour le moment, je préfère relativiser.

Et s’ils décidaient de maintenir la sanction ?

Là, ce sera une autre histoire. Il serait injuste de me sanctionner pour une faute que je n’ai pas commise. Je le dis et je le répète : j’ai appelé pour demander l’autorisation. Je n’accepterai jamais !

Dans la presse locale, il est fait état d’un entretien avec votre entraîneur Manuel Jose portant sur votre avenir au Ahly. On dit que le coach ne compterait pas sur vous pour la saison prochaine, est-ce vrai ?

C’est faux ! Il n’y a jamais eu d’entretien. On n’en a pas encore parlé. Jusqu’à preuve du contraire, je suis encore au Ahly.

Et si cela venait à se confirmer ?

Là, je prendrais mes dispositions. Je sais ce que je vaux. Je ne vais quand même pas mendier…

Entretien réalisé par Amar Benrabah