Amir Saayoud accueilli en enfant prodigue à Fedjoudj

Amir Saayoud accueilli en enfant prodigue à Fedjoudj

article-7694-saayoud30092009-2.jpgLorsque nous avons rencontré Amir Saayoud près du magasin de son meilleur ami à El Fedjoudj, dans la wilaya de Guelma, il était déjà entouré et couvé comme une star. Il est vrai que ce n’est pas tous les jours qu’un joueur algérien est recruté par Al Ahly du Caire, et avant même d’être international de surcroît. A 19 ans pile (il est né le 30 septembre 1990 et c’est donc son anniversaire aujourd’hui), il a déjà une réputation établie au sein des médias sportifs arabes, tellement son talent, exposé dans la vitrine d’un club aussi prestigieux qu’Al Ahly, attire le regard. Le «Messi arabe», comme la presse arabe, jamais avare en exagération, le surnomme déjà, fait la fierté de toute la bourgade d’El Fedjoudj, une terre de footballeurs puisque des joueurs comme Halim Belaïtar (ESG, ESS), Aouamri (ESG, USMAn, MSPB, JSMS) et le frère aîné de Saayoud, Mohamed, y sont natifs.

Un long cortège  l’a ramené de  l’aéroport

Preuve de cette fierté ostentatoire : c’est dans un long cortège que les jeunes de son village ont ramené Amir Saayoud de l’aéroport Rabah-Bitat d’Annaba, avec emblèmes nationaux et chants patriotiques. Des dizaines de personnes attendaient l’arrivée de l’enfant prodigue à la place du village malgré l’heure tardive. L’émotion était à son comble au domicile familial où ses parents l’ont accueilli avec des larmes, eux qui ne l’avaient plus revu depuis 18 mois. Depuis, Saayoud n’arrête pas de faire la tournée des amis et de la famille, multipliant les photos souvenirs. Son père, Messaoud, a autorisé notre journaliste à interviewer son fils qui a décidé de ne parler à aucun titre national, excepté Le Buteur et El Heddaf, à cause d’articles tendancieux publiés par plusieurs médias tentant de l’impliquer dans la rivalité sportive algéro-égyptienne. C’est donc au domicile familial que le nouveau prince du football arabe s’est dévoilé pour nos lecteurs.

«J’attends la convocation de Benchikha»

Comment ont été vos débuts avec le football ?

Comme tous les enfants, dans la rue. J’ai intégré par la suite les minimes du Nasr El Fedjoudj, sous la direction de l’entraîneur Saïd Boudra, en 2002. Puis, je suis parti en cadet au Rapid de Guelma où j’avais comme entraîneur Karim Sebbane. Une année après, j’ai rejoint les cadets de l’ES Guelma entraînés par Abdelghani Laïb. Par la suite, et sur proposition de l’ancien membre fédéral Ahmed Seddiki, je suis parti à l’ES Sétif, après des essais concluants. C’est là que j’ai été convoqué en sélection nationale par Ghimouz.

Comment avoir rejoint la Play Maker Academy ?

J’ai vu une annonce sur une chaîne arabe satellitaire pour un casting. Je me suis donc déplacé à Alger où j’ai participé aux tests de sélection. Sur 80 candidats, j’ai été classé parmi les 5 premiers. Sélectionné, je me suis rendu en Egypte, au village olympique d’Ismaïlia, en juin 2007, où 105 joueurs sélectionnés de tous les pays arabes ont subi un cycle d’entraînements intensifs de quatre mois. Puis, le nombre d’élèves a été réduit à 35 et c’est là que le travail sérieux a réellement commencé avec la multiplication des matches d’application sous la conduite de techniciens de plusieurs pays arabe. J’étais le meilleur de mes jeunes coéquipiers sur tous les plans et c’est ce qui a fait que j’ai fait l’objet d’intérêt de plusieurs clubs : Al Ahly, mon club actuel, Al Ismaïly, Ahly Dubaï des Emirats arabes unis, Al Aïn du même pays… J’ai finalement choisi Ahly Dubaï, club que j’ai rejoint en compagnie de mon compatriote Hamza Taloural et du Marocain Othmane Atrouche. J’ai signé pour 4 ans.

Vous êtes-vous facilement intégré ?

Oui, quoi que j’ai été handicapé, au départ, par une grave blessure aux adducteurs qui m’avait empêché de faire toute la préparation. J’ai vécu ce moment très difficilement au plan psychologique. La direction du club avait même pensé à me prêter, mais une dernière chance m’a été offerte et celle-là, j’ai su la saisir.

Comment ça ?

L’équipe de Play Maker Academy a été invité pour un match à Dubaï et il m’a été proposé de jouer avec mes anciens coéquipiers contre la sélection d’Irak, championne d’Asie en titre. J’ai accepté et j’ai fait un très grand match, à tel point que j’ai reçu une médaille. Ahly Dubaï a alors décidé de me conserver. Cependant, mes déboires se sont poursuivis, car j’étais constamment blessé à cause de l’intensité des entraînements. J’ai décidé alors de résilier mon contrat. C’était à la fin de l’année 2008. J’ai reçu des offres d’Al Aïn, d’Al-Chaab et d’Al Khaleej, mais je les ai toutes refusées car je voulais retourner à l’Académie pour me soigner et retrouver ma forme. C’est ce qui est effectivement arrivé. Deux mois après, la Play maker Academy a changé d’appellation pour devenir l’Académie du jeune Arabe. Ayant de bonnes relations avec des centres de formation allemands, l’Académie a ramené un entraîneur de Hambourg. Après une semaine de travail, il m’a choisi pour aller effectuer un stage à Hambourg. Au même moment, j’ai reçu des propositions d’Al Rayane du Qatar, du Merreikh du Soudan, d’Al Ismaïly et d’Al Ahly. J’ai choisi ce dernier club et renoncé à poursuivre ma formation à Hambourg.

Pourquoi le choix du Ahly ?

Parce que c’est un très grand club. Tout joueur rêve de jouer dans le club africain du siècle, aux côtés de Mohamed Aboutrika et de Mohamed Barakat. Al Ahly a voulu me prêter à un autre club, mais j’ai refusé car j’en avais marre de changer constamment de club et j’aspirais à la stabilité.

Comment vous a-t-on accueilli, vous l’Algérien, au sein du club ?

Sincèrement, l’accueil a été très chaleureux, que ce soit de la part des joueurs, des dirigeants, du staff technique ou des supporters. Je ne m’y attendais vraiment pas. Jamais je n’oublierai cet accueil. Je me suis senti en Algérie. De plus, mon transfert a été largement commenté par les médias. J’ai participé à mon premier match en jouant un quart d’heure contre Arab Contractors. Je ne devais pas me louper devant les dizaines de milliers de supporters. J’ai fait une très belle rentrée, si bien que tous mes coéquipiers m’ont félicité à la fin du match.

Quels sont les joueurs qui vous ont soutenu ?

Tous, sans exception. Chacun à sa manière.

Que représente pour vous Mohamed Aboutrika ?

C’est un joueur formidable en tous points de vue. C’est l’un de mes joueurs préférés, compte tenu de son éducation, de sa jovialité et de l’aura qu’il dégage.

Comment est votre relation avec les internationaux d’Al Ahly ?

Plus qu’excellente. Ils se comportent avec moi comme avec un petit frère. Nos rapports ne sont pas parasités par la rivalité footballistique entre l’Algérie et l’Egypte.

Comment perçoivent-ils leur prochain match face à la Zambie ?

Ils croient à la victoire et assurent qu’elle est impérative, car elle leur ouvrira, selon eux, la porte pour le Mondial.

Comment suivez-vous le parcours de la sélection algérienne ?

Sur les nerfs, comme tous les Algériens. Je suis très heureux de ce qui a été accompli jusqu’à présent. Notre équipe occupe la tête de son groupe avec trois points d’avance sur l’Egypte et une meilleure différence de buts. Donc, elle est le favori logique.

Vous en parlez avec vos coéquipiers d’Al Ahly ?

Evidemment, nous nous chambrons mutuellement, mais dans un esprit très sain, loin de tout chauvinisme.

Est-ce vrai qu’on vous surnomme «le Messi arabe» ?

Oui, c’est vrai. C’est une reconnaissance de mon talent et de mon travail.

Etes-vous prêt à rejoindre la sélection Espoirs ?

Je n’attends qu’un signe de Abdelhak Benchikha. L’appel du pays ne se refuse pas. Je veux contribuer à notre qualification pour les jeux Olympiques de Londres.

Savez-vous que votre club aimerait recruter un autre natif de Guelma, l’attaquant de l’ESS, Abdelmalek Ziaya ?

Je l’ai appris en rentrant en Algérie. Ce serait une très bonne chose pour moi d’avoir un compatriote à mes côtés afin de partager les affres de l’exil. Si Al Ahly me demandait des renseignements sur lui, je ne lui en dirai que du bien.

Où passez-vous votre temps libre au Caire ?

A la maison, en lisant la presse nationale sur l’Internet, spécialement El Heddaf.

Un mot pour conclure ?

Je remercie votre journal qui a toujours été à mes côtés et qui suit et relate mon parcours sportif depuis que j’ai rejoint Al Ahly. C’est ma fenêtre pour m’informer sur l’actualité de mon sport préféré. J’espère m’imposer au sein d’Al Ahly afin de m’ouvrir les portes du professionnel international. Je souhaite également qu’Abdelhak Benchikha me donne ma chance.

«J’attends la convocation de Benchikha»

  • Comment ont été vos débuts avec le football ?

    Comme tous les enfants, dans la rue. J’ai intégré par la suite les minimes du Nasr El Fedjoudj, sous la direction de l’entraîneur Saïd Boudra, en 2002. Puis, je suis parti en cadet au Rapid de Guelma où j’avais comme entraîneur Karim Sebbane. Une année après, j’ai rejoint les cadets de l’ES Guelma entraînés par Abdelghani Laïb. Par la suite, et sur proposition de l’ancien membre fédéral Ahmed Seddiki, je suis parti à l’ES Sétif, après des essais concluants. C’est là que j’ai été convoqué en sélection nationale par Ghimouz.
  • Comment avoir rejoint la Play Maker Academy ?

    J’ai vu une annonce sur une chaîne arabe satellitaire pour un casting. Je me suis donc déplacé à Alger où j’ai participé aux tests de sélection. Sur 80 candidats, j’ai été classé parmi les 5 premiers. Sélectionné, je me suis rendu en Egypte, au village olympique d’Ismaïlia, en juin 2007, où 105 joueurs sélectionnés de tous les pays arabes ont subi un cycle d’entraînements intensifs de quatre mois. Puis, le nombre d’élèves a été réduit à 35 et c’est là que le travail sérieux a réellement commencé avec la multiplication des matches d’application sous la conduite de techniciens de plusieurs pays arabe. J’étais le meilleur de mes jeunes coéquipiers sur tous les plans et c’est ce qui a fait que j’ai fait l’objet d’intérêt de plusieurs clubs : Al Ahly, mon club actuel, Al Ismaïly, Ahly Dubaï des Emirats arabes unis, Al Aïn du même pays… J’ai finalement choisi Ahly Dubaï, club que j’ai rejoint en compagnie de mon compatriote Hamza Taloural et du Marocain Othmane Atrouche. J’ai signé pour 4 ans.
  • Vous êtes-vous facilement intégré ?

    Oui, quoi que j’ai été handicapé, au départ, par une grave blessure aux adducteurs qui m’avait empêché de faire toute la préparation. J’ai vécu ce moment très difficilement au plan psychologique. La direction du club avait même pensé à me prêter, mais une dernière chance m’a été offerte et celle-là, j’ai su la saisir.
  • Comment ça ?

    L’équipe de Play Maker Academy a été invité pour un match à Dubaï et il m’a été proposé de jouer avec mes anciens coéquipiers contre la sélection d’Irak, championne d’Asie en titre. J’ai accepté et j’ai fait un très grand match, à tel point que j’ai reçu une médaille. Ahly Dubaï a alors décidé de me conserver. Cependant, mes déboires se sont poursuivis, car j’étais constamment blessé à cause de l’intensité des entraînements. J’ai décidé alors de résilier mon contrat. C’était à la fin de l’année 2008. J’ai reçu des offres d’Al Aïn, d’Al-Chaab et d’Al Khaleej, mais je les ai toutes refusées car je voulais retourner à l’Académie pour me soigner et retrouver ma forme. C’est ce qui est effectivement arrivé. Deux mois après, la Play maker Academy a changé d’appellation pour devenir l’Académie du jeune Arabe. Ayant de bonnes relations avec des centres de formation allemands, l’Académie a ramené un entraîneur de Hambourg. Après une semaine de travail, il m’a choisi pour aller effectuer un stage à Hambourg. Au même moment, j’ai reçu des propositions d’Al Rayane du Qatar, du Merreikh du Soudan, d’Al Ismaïly et d’Al Ahly. J’ai choisi ce dernier club et renoncé à poursuivre ma formation à Hambourg.
  • Pourquoi le choix du Ahly ?

    Parce que c’est un très grand club. Tout joueur rêve de jouer dans le club africain du siècle, aux côtés de Mohamed Aboutrika et de Mohamed Barakat. Al Ahly a voulu me prêter à un autre club, mais j’ai refusé car j’en avais marre de changer constamment de club et j’aspirais à la stabilité.
  • Comment vous a-t-on accueilli, vous l’Algérien, au sein du club ?

    Sincèrement, l’accueil a été très chaleureux, que ce soit de la part des joueurs, des dirigeants, du staff technique ou des supporters. Je ne m’y attendais vraiment pas. Jamais je n’oublierai cet accueil. Je me suis senti en Algérie. De plus, mon transfert a été largement commenté par les médias. J’ai participé à mon premier match en jouant un quart d’heure contre Arab Contractors. Je ne devais pas me louper devant les dizaines de milliers de supporters. J’ai fait une très belle rentrée, si bien que tous mes coéquipiers m’ont félicité à la fin du match.
  • Quels sont les joueurs qui vous ont soutenu ?

    Tous, sans exception. Chacun à sa manière.
  • Que représente pour vous Mohamed Aboutrika ?

    C’est un joueur formidable en tous points de vue. C’est l’un de mes joueurs préférés, compte tenu de son éducation, de sa  jovialité et de l’aura qu’il dégage.
  • Comment est votre relation avec les internationaux d’Al Ahly ?

    Plus qu’excellente. Ils se comportent avec moi comme avec un petit frère. Nos rapports ne sont pas parasités par la rivalité footballistique entre l’Algérie et l’Egypte.
  • Comment perçoivent-ils leur prochain match face à la Zambie ?

    Ils croient à la victoire et assurent qu’elle est impérative, car elle leur ouvrira, selon eux, la porte pour le Mondial.
  • Comment suivez-vous le parcours de la sélection algérienne ?

    Sur les nerfs, comme tous les Algériens. Je suis très heureux de ce qui a été accompli jusqu’à présent. Notre équipe occupe la tête de son groupe avec trois points d’avance sur l’Egypte et une meilleure différence de buts. Donc, elle est le favori logique.
  • Vous en parlez avec vos coéquipiers d’Al Ahly ?

    Evidemment, nous nous chambrons mutuellement, mais dans un esprit très sain, loin de tout chauvinisme.
  • Est-ce vrai qu’on vous surnomme «le Messi arabe» ?

    Oui, c’est vrai. C’est une reconnaissance de mon talent et de mon travail.
  • Etes-vous prêt à rejoindre la sélection Espoirs ?

    Je n’attends qu’un signe de Abdelhak Benchikha. L’appel du pays ne se refuse pas. Je veux contribuer à notre  qualification pour les jeux Olympiques de Londres.
  • Savez-vous que votre club aimerait recruter un autre natif de Guelma, l’attaquant de l’ESS, Abdelmalek Ziaya ?

    Je l’ai appris en rentrant en Algérie. Ce serait une très bonne chose pour moi d’avoir un compatriote à mes côtés afin de partager les affres de l’exil. Si Al Ahly me demandait des renseignements sur lui, je ne lui en dirai que du bien.
  • Où passez-vous votre temps libre au Caire ?

    A la maison, en lisant la presse nationale sur l’Internet, spécialement El Heddaf.
  • Un mot pour conclure ?

    Je remercie votre journal qui a toujours été à mes côtés et qui suit et relate mon parcours sportif depuis que j’ai rejoint Al Ahly. C’est ma fenêtre pour m’informer sur l’actualité de mon sport préféré. J’espère m’imposer au sein d’Al Ahly afin de m’ouvrir les portes du professionnel international. Je souhaite également qu’Abdelhak Benchikha me donne ma chance.