Aminatou Haidar compte se rendre prochainement en Algérie et dans les camps e réfugiés sahraouis

Aminatou Haidar compte se rendre prochainement en Algérie et dans les camps e réfugiés sahraouis
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La militante sahraouie des droits de l’homme, Mme Aminatou Haidar, a indiqué mardi à Séville qu’elle compte visiter prochainement l’Algérie et les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, exprimant par la même son soutien « total » au Front polisario.

« Dans un proche avenir, je visiterai d’abord l’Algérie, pays voisin et ami de la lutte des Sahraoui pour la liberté », a déclaré la célèbre militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, dans un entretien à l’APS, en marge de la tenue de la 37ème édition de la conférence européenne de coordination de la solidarité avec le peuple sahraoui. « Je souhaite visiter l’Algérie avant même de me rendre aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf », a-t-elle poursuivi.



La militante sahraouie a réfuté, en outre, les informations distillées par la presse marocaine et qui sèment le doute sur sa relation avec le Polisario, affirmant qu’elle « n’est pas du tout dérangée » de dire qu’elle appartenait au Front polisario. « J’appartiens au Polisario », a-t-elle encore clamé, ajoutant : « je suis une citoyenne sahraouie et le seul représentant légitime du peuple sahraoui est le Polisario ».

« Je ne suis nullement dérangé de dire que le seul et l’unique représentant du peuple sahraoui est le Front de la Seguia El Hamra et Rio d’El Oro (Polisario) », a-t-elle déclaré à ce propos.

A une question relative à sa non participation au 13ème congrès ordinaire du Polisario, tenue vers la fin de l’année écoulée à Tifariti, Mme Haidar a réfuté que cela soit lié à une quelconque position politique. « Mon absence à ce congrès est liée à des problèmes de santé et d’agenda », a-t-elle dit à ce sujet.

Par ailleurs, cette militante sahraouie ayant marqué l’opinion international par sa longue grève de la faim observée, en 2010, au sein même de l’aéroport espagnol de l’Anzarotti (Iles Canaries), a dressé un bilan « dramatique » de l’état des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.

Les villes sahraouies connaissent, selon elle, une « militarisation accrue » , en particulier, a-t-elle précisé, dans la capitale du sahara occupée (Laayoune) qui se trouve « sous la mainmise de l’Armée d’occupation et des services de sécurité ainsi que des services secrets marocains ».

« Pas d’agréments pour les associations ni de droit à manifester.Toute voix qui manifeste pour l’indépendance est vite réprimée avec une violence terrible », a-t-elle souligné.

Ces derniers mois dans les villes sahraouies, en particulier Laayoune, a ajouté Mme Haidar dans le même contexte, des agressions caractérisées contre les mineurs et les écoliers sont souvent constatées. Elle a indiqué, à ce sujet, qu’elle s’attèle actuellement à la confection d’un dossier exhaustif sur cette question scandaleuse.

« Des enfants sont violentés presque quotidiennement. Nous avons des dizaines d’enfants ayant présenté des fractures multiples dues à la violence qu’ils avaient subi », a encore dénoncé Mme Haidar, déplorant, dans le même sillage, que des « enfants subissent souvent des harcèlements sexuels et carrément violés dans certains cas.

Pour cette militante sahraouie des territoires occupés, « tout ceci se passe devant le regard impuissant de la MINURSO » qui ne peut rien faire, a-t-elle expliqué, du fait qu’elle n’est pas mandatée pour la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Elle a encore dénoncé la transgression marocaine des droits des sahraouis, la répression des manifestations et protestations des étudiants sahraouis dans les campus universitaires marocains.

Ainsi, elle a cité le cas des sit-in observés depuis plus de 4 mois à l’université de Casablanca, par des étudiants sahraouis qui dénoncent le refus de l’Université de les inscrire, à l’instar des étudiants d’origine marocaine, pour un cursus universitaire du Master. Des diplômés sahraouis, a encore déploré Haidar, refusent leur intégration forcée au sein des services du ministère de l’intérieur.

« Ils protestent aussi contre la ségrégation qu’ils subissent au quotidien par rapport aux diplômés d’origine marocaine », a-t-elle encore indiqué.