Le ministère des Travaux publics n’a pas jugé utile de mettre en demeure l’entreprise qui a raflé le chantier ne serait-ce que pour la sommer de presser la cadence des travaux!
Les travaux d’aménagement des trois quais du port d’Oran connaissent un retard sensiblement constatable. Il s’agit des quais Conakry et du Sénégal dont les travaux ont été lancés en 2013 pour une durée de 29 mois. Le quai de Dar El Beida a connu les mêmes travaux juste après la clôture de la saison estivale de l’année dernière. Ce troisième projet devait être livré dans un délai ne dépassant pas 26 mois. Jusque-là, le taux d’avancement ne dépasse pas 15%. Le projet, auquel un montant de 12 milliards de dinars a été consacré, a été confié à une entreprise algéro-chinoise.
Les explications toutes «banales» ne manquent toutefois pas, au même titre que les argumentaires avancés aussi bien par des responsables directs du projet que par ceux de l’entreprise mixte. Elles commencent par les perturbations climatiques et terminent souvent par l’indisponibilité du matériau de construction dont entre autres le ciment.
Ledit aménagement a été décidé par le ministère des Travaux publics. Or, ce même département n’a, jusque-là, pas jugé utile de mettre en demeure l’entreprise qui a raflé le chantier ne serait-ce que pour la sommer de presser la cadence des travaux.

L’aménagement des trois quais du port d’Oran rentre dans le cadre de la requalification de cette structure portuaire en attendant son élargissement pour atteindre la superficie de 31 hectares. La finalité recherchée est de placer le port d’Oran en tant que structure d’excellence régionale en jouant un rôle de premier ordre, notamment en ce qui concerne le transbordement et le débardage des dizaines de bateaux à cargaison et de transports accostant à longueur de journée. Aussi, ledit élargissement porte dans ses dimensions les facilitations quant au débardage des centaines de conteneurs et leur chargement aussitôt dans des camions de poids lourds en vue de leur déplacement soit vers le port sec d’Oran soit pour les remettre à leurs importateurs. Le port d’Oran qui s’étend actuellement sur une superficie de 23 hectares n’arrive pas à contenir le flux important des importations contenues dans les marchandises provenant quotidiennement des différents pays exportateurs, d’où d’ailleurs la mesure prise pour son élargissement. En raison de tous ces travaux lancés, le port d’Oran perd 30% de ses capacités d’accueil des importations dans le cadre du commerce extérieur.
La situation est tant pénalisante étant donné que son impact est direct sur le mouvement de l’accostage des bateaux et les opérations de débardage des marchandises qu’ils transportent nécessitent aussi bien du temps que des efforts. Pour le moment, ladite situation n’est tout de même pas au seuil alarmant tant qu’elle ne s’inscrit pas dans la durée», apprend-on auprès des sources proches de la direction portuaire d’Oran.
La consolidation et le confortement de la digue du port d’Oran, dont les travaux ont été lancés au milieu de l’année 2013, connaissent, par contre un taux d’avancement nettement sensible estimé à 55%. Les travaux, pour lesquels un montant de 4.6 milliards de dinars a été mobilisé, s’étendent sur une longueur de 2 kilomètres comprenant ladite digue. Tel que prévu par les promoteurs du projet, le chantier sera livré le mois de février de l’année prochaine. Transformé en un vaste chantier, le port d’Oran connaît donc plusieurs mutations ces dernières années à commencer par le lancement du projet consistant en le confortement et l’élargissement de la digue empêchant l’accès des courants marins dans les quais d’accostage. La digue du port d’Oran connaît plusieurs fissurations. Sa consolidation permettra d’éviter l’inondation totale aussi bien du port d’Oran que du quartier populaire de Sidi El Houari lorsque la nature se mettra en furie. Ni la dégringolade libre des prix du pétrole ni encore moins la politique d’austérité instaurée n’entravent le développement du port d’Oran.
La wilaya d’Oran connaît une croissance importante de son économie locale et une forte industrialisation. Le second port de commerce algérien gère le trafic de conteneurs, de vrac, de céréales et de passagers. L’extension du port d’Oran est, selon ses promoteurs, d’une importance capitale.
Le projet, revenant au coût de 11 milliards de dinars algériens, permettra à l’Entreprise portuaire d’Oran de se doter d’un nouveau quai de 23,4 hectares destiné exclusivement à la réception des conteneurs venant du reste du monde. Le nouveau terre-plein gagné sur la mer disposera d’une capacité d’entreposage de 500.000 conteneurs par an avec un quai de 500 mètres linéaires et un tirant d’eau de 14 mètres. Les travaux sont inscrits pour une durée de 36 mois. Dans une seconde phase, un second terre-plein de 30,2 hectares (900 mètres linéaires de quai avec un tirant d’eau de 17 mètres) devrait voir le jour, pour une capacité d’entreposage de 1,5 million de conteneurs/an.
Cet investissement revient au prix fort de 50 milliards de dinars algériens. Les camionneurs et transporteurs ne peineront plus dans leurs mouvements, une meilleure fluidité du trafic conteneurs leur est assurée à la faveur de la réalisation d’une nouvelle desserte routière devant contourner la ville. Cette liaison permettra de lier le futur terminal à conteneurs tout droit dans le quatrième périphérique avant de prendre l’autoroute Est-Ouest. Les autorités portuaires planchent actuellement sur un projet de port sec qui permettrait de faire transiter les marchandises arrivées à Oran directement sous douane jusqu’à cette nouvelle plate-forme logistique extra-portuaire.
D’un coût de 2,5 milliards de dinars algériens. Elle sera implantée dans la zone industrielle d’Oued Tlélat. Au départ, ce port sec devrait traiter quelque 20.000 conteneurs/ an avant de passer à la vitesse de croisière pour atteindre une capacité de 40.000 conteneurs/an à la dixième année d’exploitation.