Amélioration du niveau des exportations : Organismes certificateurs, l’autre chaînon manquant

Amélioration du niveau des exportations : Organismes certificateurs, l’autre chaînon manquant

Par Salami Youcef

L’Algérie compte “sept organismes certificateurs (organismes d’évaluation de la conformité, d’inspection…). Pas assez pour pouvoir mieux répondre aux besoins des opérateurs économiques en matière de normes, de qualité, de services d’accréditation et d’exportation”. Tel est le constat que dresse Noureddine Boudissa, directeur général d’Algerac, l’organisme algérien d’accréditation. Mais qu’est-ce qu’un organisme certificateur ? C’est un établissement qui délivre les certifications dont il est responsable.

Pour notre interlocuteur, “dans les pays où l’économie est bien structurée, les organismes certificateurs couvrent un large spectre d’activités”. “Or, poursuit-il, les sept organismes que je viens d’énoncer ne couvrent pas assez ou pas encore les secteurs les plus porteurs en matière d’exportation, l’agroalimentaire en tête”.

Il s’agit là, a-t-il, dit, “d’une faille importante de la stratégie d’exportation que les pouvoirs publics sont en train d’ajuster et d’affiner dans le but d’accélérer la diversification économique tant nécessaire pour se défaire de la dépendance aux hydrocarbures et de créer une réelle industrie tournée vers l’exportation”.

Pour le directeur d’Algerac, “sur le papier, il est simple de dire que l’on doit augmenter la qualité des produits, en renforçant le dispositif d’appui dans le domaine de la gestion de la qualité et du contrôle de la conformité. Et, qui dit qualité, dit répondre aux attentes des consommateurs selon des normes plus rigoureuses, en concordance avec les exigences internationales”. “Mais sur le terrain, fait-il remarquer, les choses sont totalement différentes.”

Et Noureddine Boudissa de souligner : “Tant que le pays ne dispose pas d’un système de certification dans l’agroalimentaire et dans d’autres secteurs également, l’on n’ira pas plus loin dans l’effort d’exportation. Le marché au sens large a néanmoins commencé progressivement à se réformer et à adopter des pratiques en matière de normes et de qualité, mais le processus est encore lent.” “Dès lors, a-t-il estimé, chacun se débrouille comme il le peut. C’est-à-dire qu’un opérateur exerçant dans l’agroalimentaire et qui veut protéger son produit et l’exporter doit aujourd’hui se faire certifier selon une norme de système de qualité auprès d’un organisme étranger.” “Cela induit évidemment, a-t-il dit, des coûts en devises qui impactent la valeur ajoutée du  produit à exporter.” “Pourtant, a-t-il expliqué, on peut éviter tout ce cercle vicieux en mettant en place des établissements certificateurs, en nombre suffisant, à l’échelle nationale et on a les moyens de le faire, d’autant plus que l’organisme algérien d’accréditation (Algerac) est désormais reconnu par ses pairs européens à savoir European For Coopération Accréditation (EA) et International Laboratory Accreditation Cooperation (Ilac).” “Comme vous le savez, a-t-il rappelé,  deux accords sous-tendant cette reconnaissance ont été signés, il y a quelques mois, entre Algerac et ces deux instances internationales (EA et Ilac).” Et de relever : “Algerac étant reconnu au niveau européen, les normes appliquées en Algérie seront désormais reconnues en Europe, mais l’on doit passer par des organismes certificateurs accrédités par Algerac.”