Amélioration des pensions: Début de marathon pour les retraités

Amélioration des pensions: Début de marathon pour les retraités

Une première réunion d’évaluation est prévue à Alger le 16 novembre au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Le dossier des retraités qui n’a pas trouvé de solution lors de la dernière tripartite n’est pas encore clos dans l’espoir de trouver des ressources financières sans toucher aux équilibres du système de financement de retraite. Dans ce cadre, une première réunion d’évaluation est prévue le 16 novembre prochain au niveau du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale à Alger, a-t-on appris de sources syndicales.

Il faut souligner que cette première évaluation intervient un mois après l’installation du groupe de travail relatif aux retraites, en application des décisions de la 14e tripartite tenue les 29 et 30 septembre 2011. Ce groupe de travail se voit confier la mission d’examiner les possibilités d’améliorer les ressources financières du système national de retraite pour assurer à la Caisse nationale des retraites (CNR) les recettes supplémentaires nécessaires à la prise en charge de ses obligations envers les retraités.

Le groupe prendra en considération les axes de la réforme engagée par le gouvernement en matière de retraite, à savoir la préservation des équilibres financiers du système de retraite pour en garantir la pérennité avec ses fondements actuels dont la solidité et la répartition ainsi que l’amélioration continue du pouvoir d’achat des retraités.

Il faut dire que le dossier des retraités reste des plus compliqués, puisque le syndicat des retraités affilié à l’UGTA qui a déjà manifesté sa colère à travers un sit-in demande une augmentation de 40% de la pension de la retraite. Une demande considérée comme une grande charge par le gouvernement.

De son côté, la Centrale syndicale qui s’était engagée à trouver des solutions en privilégiant le dialogue se trouve dans l’embarras, car trouver de nouvelles sources financières pour les retraites n’est pas aussi facile que cela.

Il y a une semaine, lors d’une plénière consacrée au vote du projet de loi de finance de 2012, l’APN avait rejeté un amendement introduit par le député Ali Brahimi. Il avait proposé l’introduction d’un nouvel article qui charge l’Etat d’«assurer à tout retraité, dépourvu d’autres ressources, un seuil minimum de retraite équivalent au salaire national minimum garanti», revu à la hausse récemment à 18 000 DA. Le député a insisté sur le fait qu’une telle mesure n’allait engendrer que 2,5 milliards de DA de dépenses supplémentaires.

Comme argument à ce rejet, le ministre des Finances a déclaré à la presse que le gouvernement est «très sensible» à la nécessité d’augmenter le pouvoir d’achat des retraités, soulignant que tout relèvement des retraites nécessitait des disponibilités financières suffisantes de la Caisse nationale des retraites.

Il a expliqué que «les retraites obéissent aux régimes par répartition et sont gérées par la CNR, tandis que le budget de l’Etat n’intervient que pour les dépenses de solidarité nationale». Selon lui, «il faudrait que la CNR dégage les ressources nécessaires pour pouvoir procéder à une telle augmentation». Dans ce cadre, il a ajouté qu’«il y a des propositions qui sont en train de se profiler et qu’il y aura un arbitrage à un moment donné», rappelant que le groupe de travail chargé de ce dossier à l’issue de la dernière tripartite poursuivait ses travaux.

D’autre part, M. Djoudi a défendu la politique de la «prudence» pour éviter des excès en matière de dépenses de fonctionnement, car selon lui, «lorsque nous avons un budget de fonctionnement de 4 600 milliards de DA, nous faisons face à une dépense récurrente qui nécessite un regard attentif pour qu’elle n’augmente pas trop fortement», a-t-il prévenu.

Il faut souligner qu’aux côtés du groupe de travail relatif aux retraites, deux autres groupes de travail tout aussi importants ont été chargés de l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Il s’agit des groupes de travail relatifs au Pacte économique et social, et aux incidences de l’abrogation de l’article 87 bis du code de travail.

Le premier se penchera sur l’évaluation du Pacte économique et social et l’élaboration de recommandations pour son enrichissement et sa reconduction. Quant au second, il s’attellera à l’évaluation des incidences de la suppression de l’article 87 bis et la préparation de la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code du travail. Ces groupes de travail parachèveront leur mission dans un délai n’excédant pas six mois.

Nacera Chenafi