Amara Benyounès : «Il faut faire barrage aux islamistes»

Amara Benyounès : «Il faut faire barrage aux islamistes»

Confiant quant à l’obtention par son parti de son agrément «avant la fin du mois en cours», le président de l’Union pour la démocratie et la république (UDR), Amar Benyounès, se projette déjà dans les élections et appellera les Algériens à voter massivement «pour faire barrage aux islamistes».

«Je ne crois pas que les élections prochaines soient déjà faites. Je ne crois pas du tout à la victoire des intégristes. Mais il y a un certain nombre de préalables pour permettre aux démocrates et aux républicains de gagner ces élections», a déclaré hier Amara Benyounès, sur les ondes de la Chaîne III.

«Il faut impérativement que tous les Algériens aillent voter. Le vote massif garantira la victoire des démocrates et des patriotes. S’il y a un fort taux d’abstention, nous savons ce qui va se passer, à l’image de ce que nous avons vu en Tunisie et au Maroc.

L’abstention ne profite qu’aux intégristes», a-t-il prévenu, tout en faisant remarquer que «le discours des intégristes a évolué», ces derniers déclarant désormais publiquement que «s’ils ne gagnent pas les élections, cela veut dire qu’il y a eu fraude». Pour ces gens-là, a-t-il poursuivi, «ne pas gagner au vote signifie qu’une fraude a eu lieu», a-t-il dit,

«même si l’on installe des caméras dans chaque bureau». Rappelant les conditions de la victoire du FIS en 1991, Benyounès affirme que «l’abstention ne profite qu’aux intégristes» qui disposent «d’un corps électoral qui vote», contrairement au camp démocratique. Le président de l’UDR affirme dans la foulée qu’«il y a une campagne d’intoxication de la population algérienne qui veut dire que les jeux sont déjà faits et que les intégristes vont gagner les élections». Amara Benyounès, qui dit s’attendre à ce que son parti soit agréé «avant la fin du mois de janvier 2012», se prépare déjà pour la campagne électorale.

Même s’il reconnaît que le temps imparti à la préparation du rendez-vous électoral n’est «pas assez suffisant», il s’est dit «résolu» à y participer. «Nous ne sommes pas des pleureuses et nous allons nous battre pour gagner» les élections, a-t-il affirmé. Indiquant que l’UDR «tiendra son congrès les 17 et 18 février à Alger pour renouveler sa direction, mettre à jour son programme et ses statuts et affiner certaines de ses propositions»,

Amara Benyounès donne un avant-goût de ce que sera l’axe de sa campagne électorale. La gestion des APC par les islamistes sera un des thèmes de la campagne, selon Benyounès qui déclare qu’«en matière d’intégrité et de moralité, ils ne sont pas mieux placés». Les islamistes sont tous, selon lui, «de la même veine et veulent une république intégriste».

Il indiquera dans ce contexte qu’il est favorable à des alliances avec la mouvance démocratique. «Si les partis de la mouvance démocratique et républicaine sont décidés à aller vers des alliances, nous sommes disposés à discuter des listes communes. Les alliances vont s’imposer», a-t-il soutenu, affirmant qu’«il n’y a pas d’autres solutions pour ce pays en dehors d’un rassemblement des forces démocratiques, patriotiques et modernistes».

Le chef de file de l’UDR n’omettra toutefois pas de rappeler la nécessité du changement de la carte politique. «Nous voyons les mêmes responsables politiques à la tête des partis depuis une vingtaine d’années», a-t-il déploré, affirmant que les algériens «ont besoin de voir d’autres têtes». A ses yeux, «il faut permettre à d’autres acteurs politiques d’émerger parce qu’ils ont de nouveaux projets à proposer aux Algériens».

S. M.