Amara Benyounès à propos du vote des militaires “Certains partis veulent régler des comptes avec l’ANP”

Amara Benyounès à propos du vote des militaires “Certains partis veulent régler des comptes avec l’ANP”

Il ne conçoit pas qu’un différend puisse exister entre l’Armée et le Président. “Cette idée consistant à vouloir créer un différend entre Bouteflika et l’Armée est très dangereuse”, a-t-il asséné.

Intervenant, hier matin, lors d’une conférence de presse tenue à Alger, Amara Benyounès, SG du MPA, a soutenu que les attaques contre l’Armée sont “une affaire très sérieuse”. Pour lui, les raisons des dénonciations du vote des militaires sur leur lieu d’affectation sont ailleurs que dans le contexte précis des élections. Il estime que ceux qui s’en prennent à l’ANP cherchent à régler un contentieux avec l’institution militaire. “Des partis veulent régler des comptes avec l’ANP”, a-t-il déclaré, en précisant que ces gens “sont les adeptes de St Égidio et ceux qui étaient contre l’arrêt du processus électoral”. Et de poursuivre : “L’ANP est une armée régulière qui s’est sacrifiée pour que la République reste debout.”

Amara Benyounès ne conçoit pas qu’un différend puisse exister entre l’Armée et le Président. “Cette idée consistant à vouloir créer un différend entre Bouteflika et l’Armée est très dangereuse”, a-t-il asséné. Cette volonté, explique-t-il, “vise la stabilité du pays”, surtout “avec tout ce qui se passe à nos frontières”.

Dans un autre registre, le chef du MPA réitère son soutien à Bouteflika, en défendant la popularité dont jouirait le Président dans l’arrière pays. “Si Bouteflika se présente pour un 4e mandat, le MPA apportera son soutien de fait”, car “les Algériens aiment Bouteflika et il suffit de le vérifier dans les wilayas de l’intérieur du pays”. Un 4e mandat pour Bouteflika est-il opportun pour le pays et la démocratie ?

M. Benyounès ne lie pas la promotion de la démocratie au nombre de mandats présidentiels. Il souligne que “le nombre de mandats pour le Président n’est jamais un préalable à la démocratie”. Même en pleine tourmente des révoltes du “Printemps arabe”, le SG du MPA défend avec hargne “l’exception algérienne”.

Cette exception s’est faite d’abord par la phase “post-islamisme” que vit le pays. Ensuite, s’est-il rappelé, par “la décennie noire” et par la nature du régime politique algérien incarné par Bouteflika, car ce dernier, pense M. Benyounès, “n’est pas Ben Ali ou Moubarak”.

Abordant les dernières élections, le chef du MPA a estimé que “le scrutin se caractérise par un taux de participation tout à fait acceptable”. Malgré la forte abstention, M. Benyounès se réfère plutôt “aux autres scrutins de même nature”. Ce taux de 44% est, de l’avis du MPA, “un démenti aux prévisions défaitistes qui ont hanté les Unes de certains titres de presse”.  La place qu’occupe le MPA, 3e force politique nationale avec 524 000 voix, “est le fruit de la mobilisation et de la qualité de l’engagement des militants du parti”. Ces résultats consacrent, analyse-t-il, “une nouvelle cartographie politique nationale”. “Ce changement radical exprimé par les urnes confirme”, ajoute le conférencier,     “qu’aucun parti ne détient, à lui seul, la clé des problèmes”. Le rassemblement des démocrates, préconise-t-il, “ne doit se faire ni contre ni autour d’une personne”.

Amara Benyounès appelle ainsi “à un rassemblement des forces républicaines”. Néanmoins, les discussions que prône le MPA “n’excluront aucun parti politique”, les islamistes y compris. Ce “changement” d’attitude vis-à-vis de l’islamisme est conçu par le secrétaire général du MPA comme un respect des nouvelles donnes politiques. “Nous discutons avec les islamistes depuis plusieurs années”, a-t-il justifié en ajoutant que “le préalable à toute discussion est le respect strict de la Constitution”. Cette même Constitution, si elle venait à être révisée, doit être “le fruit des propositions du Président et non pas d’une Constituante”. Une Constitution révisée par Bouteflika “assurera le caractère républicain de l’Algérie”, souligne M. Benyounès.

À propos des attaques dont il fait l’objet ces derniers temps, M. Benyounès a tenu à préciser que l’accusation de Louisa Hanoune consistant à prôner une normalisation avec Israël “n’a aucun fondement” et qu’“elle relève de l’imaginaire”.

M M