Alors que la capitale suffoque en raison des embouteillages incessants qui rendent la circulation automobile dans toutes ses artères «insupportable», embouteillages accentués notamment par la forte activité portuaire, le ministre des Transports, Amar Tou, a fait état jeudi d’un projet de construction à Alger d’un total de 80 km de métro et de tramway à l’horizon 2020 et de la possibilité de réalisation d’«un nouveau port pour alléger la pression».
En réponse à une question orale d’un député de l’APN, sur l’embouteillage qui caractérise la capitale, en raison de la forte activité portuaire et du nombre élevé de véhicules qui y circulent, le représentant du gouvernement a toutefois conditionné la réalisation de ces 80 km au rythme actuel de travail et aux… recettes des hydrocarbures.
«Si nous maintenons le rythme actuel, nous pourrons réaliser à l’horizon 2020, 40 km de métro et 40 km de tramway», a-t-il précisé, souhaitant que «les revenus des hydrocarbures atteignent un niveau à même de nous permettre de réaliser ces objectifs». Le ministre a expliqué par ailleurs,
qu’en raison de son importance, de sa forte concentration démographique et de la nature de son tissu urbain, la capitale bénéficie de programmes spécifiques en matière de transport urbain, dont notamment le tramway et le métro. Pour rappel, le premier tronçon du tramway d’Alger, d’une longueur de 7,4 km, doté de 12 rames, pouvant transporter entre 10 000 et 15 000 personnes et qui relie Bordj El Kiffan au quartier Les Bananiers à Mohammadia, a été mis en service dimanche dernier.
La réception du deuxième tronçon du tramway d’Alger, reliant Les Bananiers à la rue des Fusillés (Hussein Dey) est prévue à la fin de l’année. D’un coût global de 35 milliards DA, le tramway d’Alger comprend 38 stations allant de la rue des Fusillés jusqu’à Bordj El Kiffan (banlieue est d’Alger) sur une distance de 23,2 km.
Dans un autre registre, le ministre des Transports a annoncé qu’«une réflexion a été lancée (au niveau de son département, ndlr) pour la réalisation d’un nouveau port en vue d’alléger la pression sur les ports de Béjaïa et Ténès».
M. Tou qui répondait à une question orale sur la possibilité de transformer le port d’Alger en un port de plaisance en raison de la densité de l’activité commerciale au niveau de cette infrastructure, précisera que cette nouvelle structure sera réalisée entre Béjaïa et Ténès.
Il a ajouté que la réalisation d’un nouveau port commercial est dictée également par «la forte activité commerciale que connaîtra Alger en matière d’importation et d’exportation». S’agissant du port d’Alger, le ministre a souligné qu’«il n’a aucune intention de changer son activité. Il demeurera un port commercial dans le cadre de ce qui a été convenu avec le partenaire émirati Dubaï Port World (DPWorld)».
L’accord vise également, a ajouté le ministre, à faire de ce port un «grand pôle pour le transport des conteneurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, en collaboration avec le port de Djendjen (Jijel)» qui sera relié à la transsaharienne. Le premier responsable du secteur a souligné que des travaux d’extension sont en cours au niveau du port d’Alger pour l’installation de grues indispensables au transport des marchandises.
S. M.