Le nombre de licences non exploitées par les moudjahidine bénéficiaires est en nette augmentation alors que des citoyens n’attendent que ce fameux document pour se lancer dans l’activité de chauffeur de taxi.
Exercer le métier de chauffeur de taxi est assez souvent l’alternative au chômage de nombreux jeunes et pères de famille. Mais sans la fameuse licence d’exploitation, point de taxi ! Et sans la carte de moudjahid, veuve de chahid ou ayant droit, point de licence ! Difficile équation qui prive bon nombre de foyers d’un revenu permanent, aussi dérisoire soit-il. Mais bonne nouvelle, l’équation est en passe d’être résolue par les pouvoirs publics.
C’est du moins ce qu’a révélé le ministre des Transports lors de son passage, mardi soir, à l’émission télévisée “Invité de la presse”. Interrogé sur le maintien ou la levée de la licence taxi accordée aux moudjahidine, Amar Tou révélera que les pouvoirs publics “étudient les meilleures formules pour remédier à cette situation”. Deux options sont avancées : “La levée ou le recours à une autre solution administrative et c’est ce que revendiquent beaucoup de gens.”
Autrement dit, si les pouvoirs publics penchent pour le choix de la majorité dont le syndicat des chauffeurs de taxi, il est fort probable que l’on s’achemine vers la levée de la priorité accordée aux moudjahidine, veuve de chahid et ayants droit dans l’octroi des licences. Et de souligner que “les choses ont beaucoup évolué. Un grand nombre de licences n’est pas exploité en raison de l’existence de plusieurs héritiers (ayants droit) et du rendement dérisoire de cette activité”. Cette situation fait “augmenter graduellement le nombre de licences non exploitées”.
L’orateur a, en outre, précisé qu’il existait une coopération entre le ministère des Moudjahidine, qui accorde les licences d’exploitation, et le département des Transports, qui contrôle l’activité et définit les conditions d’octroi.
Il faut préciser à ce propos que le décret n°86-287 du 9 décembre 1986 réglementant l’attribution des licences d’exploitation d’un service de taxi accorde la priorité aux moudjahidine, veuves de chahid et leurs ayants droit.
L’article 3 de ce décret est clair. “L’attribution des licences d’exploitation d’un service de taxi est réservée en priorité aux veuves de chouhada et veuves d’invalides de guerre, aux membres de l’ALN ou de l’OCFLN tels qu’ils sont définis par la réglementation en vigueur ; et autres ayants droit de chouhada et de moudjahidine.”
Il est vrai que l’article 4 du même décret “élargit sous réserve” cette attribution à d’autres catégories de personnes mais dans la pratique, cela relève de l’impossible.
M B