Après les ultimes turbulences vécues à la faveur de la dernière session de son Comité central (CC), qui avait mis un point final à plusieurs mois de crise, le FLN, version Saïdani entre en phase de stabilisation. Ce dimanche, il a pris officiellement ses fonctions en s’installant dans le bureau du SG, discrètement quitté quelques heures avant par Abderrahmane Belayat.
Saïdani n’a pas de temps à perdre. Aussitôt sa fonction prise il fait une première rencontre avec des membres du Comité central puis une autre avec un groupe de députés, à la veille de l’ouverture de la session parlementaire d’automne. (Lire notre papier ci-dessous))
Dans l’immédiat, le nouveau patron du FLN aura la dure mission de recoller les morceaux d’un parti en proie à des divisions qui ont laissé des séquelles. Et c’est certainement pour cette raison qu’il ne veut pas d’une constitution immédiate du Bureau politique, le temps d’assainir le climat et d’établir des passerelles avec l’autre clan. Cela en comptant sur l’autorité morale des sages du parti qui sont restés neutres lors de la guerre fratricide entre les clans.
« Le parti a connu des points positifs et des points négatifs que nous assumons » a-t-il dit dans son intervention, invitant à ce propos les militants à « s’éloigner de tout ce qui pourrait les diviser au niveau des différentes structures ». Il insistera dans la foulée sur “la nécessité d’unifier les rangs aux mieux des intérêts du pays et du parti ». Amar Saïdani n’a pas cherché à nier ou à minimiser la crise qui a agité le parti, estimant qu’elle s’inscrit dans le prolongement du parcours du parti”, avec ses hauts et ses bas. Pour lui la page est désormais tournée.”Ce dossier est clos”, dit-il ajoutant que “la présence de la majorité des membres du CC a mis fin à tous les problèmes, cette instance étant souveraine ».
Il indiquera à ce propos que le CC déposera dans un délai “d’un mois”, auprès du ministère de l’Intérieur, les documents relatifs au déroulement de sa réunion tenue jeudi dernier. Façon à lui de conférer le sceau de la légalité, après la décision du Conseil d’État qui avait déclaré illégale la réunion de l’Aurassi. La justice ne prononcera pas de décisions contraires à celles prises par la direction du parti.
Il a rappelé à ce propos, que le Conseil d’État avait soumis l’affaire au tribunal administratif pour trancher la question du recours introduit par ceux qui se sont opposés à la réunion du CC. Il a également rappelé que le tribunal a validé la tenue, un jour après, de la réunion vu l’urgence de la question. En bon prince, Saïdani écarte toute velléité de revanche en écartant d’éventuelles sanctions contre les membres du Bureau politique et du Comité central qui n’ont pas assisté à la réunion.
“Nous n’envisageons pas de sanctions, nous sommes pour le dialogue”, a-t-il fait valoir “. Celui qui campe sur sa position, pourrait changer d’avis demain, et c’est là l’un des principes de l’action politique”, ajoute t-il dans un geste de main tendue à ceux qui étaient opposés à son investiture. Enfin au sujet du groupe parlementaire, un des points de la discorde entre Belayat et Tahar Khaoua, chef de groupe sortant, il a promis que les choses seront faites à travers des élections transparentes et intègres” et cela juste après la cérémonie d’ouverture de la session d’automne.
