Amar Saâdani revient à la charge, « nous avons le droit de former le gouvernement »

Amar Saâdani revient à la charge, « nous avons le droit de former le gouvernement »

Pour atteindre son objectif, le FLN doit attendre ce que donnera la révision de la Constitution, un projet dont le sort est inconnu.

Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, revient à la charge. Il réclame le droit de son parti à former le gouvernement, en sa qualité de parti majoritaire. C’est lors d’une réunion du bureau politique, tenue jeudi dernier au siège du parti, que M.Saâdani a réitéré cette revendication qu’il répète depuis avant l’élection présidentielle du 17 avril 2014. «Il s’agit là d’une des règles du jeu démocratique. Le parti qui a la majorité au Parlement doit gouverner», a-t-il expliqué, précisant que cela n’est pas synonyme d’exclusion des autres forces politiques. Mais n’étant pas de son ressort, le souhait du FLN reste juste une demande. Car le régime algérien n’accorde aucune prérogative aux partis soient-ils majoritaires. C’est l’une des multiples prérogatives du président de la République.

Et ce dernier a désigné Abdelmalek Sellal, qui ne se revendique d’aucune chapelle politique, au poste de Premier ministre. A un moment, pour se défendre et justifier la décision de Bouteflika, qui est aussi président d’honneur du FLN, Amar Saâdani s’était cru obligé de dire que «Sellal est un militant écarté du FLN». Loin d’être assumé et prouvé, car si Sellal était vraiment un militant du FLN, à quoi sert bon d’exiger le droit de former un gouvernement puisque c’est déjà le cas, M.Saâdani revient alors à chaque occasion à la charge. Sauf que pour atteindre son objectif, il faut attendre ce que donnera la révision de la Constitution, un projet dont le sort est inconnu. Lors de la campagne électorale pour la dernière présidentielle, cette révision a été promise pour avant début 2015. A moins de deux mois de la fin de 2014, la classe politique et les observateurs se demandent si le projet n’était pas abandonné. A l’occasion de la réunion du bureau politique du FLN, Amar Saâdani a indiqué que «le projet n’est pas abandonné», mais il n’a donné aucune échéance pour sa concrétisation. Pour que le FLN ait le droit de former le gouvernement, le principe doit être inscrit dans la nouvelle Constitution. Et même si la revendication a fait consensus lors des consultations menées par Ahmed Ouyahia, personne ne peut parier que la proposition sera retenue. En tout cas, Amar Saâdani, en s’adressant aux membres du bureau politique, a signifié que «le parti doit être prêt pour affronter une nouvelle étape décisive dans la vie politique nationale et répondre à ses nouvelles exigences», en faisant allusion à la révision du texte fondamental. Le secrétaire général du FLN a abordé également l’initiative du FFS concernant l’organisation d’une conférence de consensus national, à laquelle le parti à exprimé son adhésion.

«Avec le FFS nous ne nous sommes entendus sur rien, mais nous ne sommes pas en désaccord non plus. Les deux partis tiendront une deuxième rencontre dès que le FFS aura achevé son cycle de rencontres avec les partenaires politiques. Durant la deuxième rencontre, on écoutera les propositions du FFS et on donnera notre avis sur cette initiative», a-t-il indiqué. Il a appelé, en outre, les partis politiques à discuter entre eux autour des questions intéressant le pays, afin de «garantir la sécurité et la stabilité de l’Algérie». Il a indiqué que sa main était tendue à tous les autres courants politiques pour engager un dialogue autour de la situation politique, sociale, économique et sécuritaire dans l’objectif de prémunir le pays de ce qui se passe dans d’autres pays. le FLN pose une seule condition: «Ne pas remettre en cause la légitimité du président Bouteflika.» Concernant la vie interne du parti, l’orateur a nié l’existence d’une crise, assimilant les mouvements de protestations contre sa conduite à des tentatives de déstabilisation. Pour lui, ceux qui veulent perturber le parti cherchent à l’affaiblir afin qu’il «ne puisse pas imposer son avis sur la scène nationale et l’amener à abandonner ses droits». «La contestation qui se fait en dehors des instances du parti ne peut pas aboutir», a-t-il soutenu. Dans le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion, le bureau politique a appelé les militants du parti à resserrer les rangs en vue de garantir la réalisation des objectifs du parti, notamment une bonne préparation du 10e congrès rassembleur dans un climat de transparence et dans le respect rigoureux des lois régissant les activités du parti.

La rencontre FLN-MSP reportée

Prévue ce matin au siège du FLN à Alger, la rencontre entre les dirigeants du FLN et ceux du MSP a été reportée à une date ultérieure. C’est ce qu’a annoncé, hier, un communiqué du FLN, tout en restant muet sur les raisons de ce report. La rencontre devait rentrer dans le cadre des concertations politiques engagées par le FLN depuis plusieurs mois avant d’être interrompues.