Amar Saâdani a convoqué lundi après midi une réunion du Bureau politique (BP). Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour : Évaluation de l’élection présidentielle et questions organiques.
Au sujet de la présidentielle, le patron du FLN a réitéré son appréciation développée dimanche lors de son point de presse, à savoir que l’élection « s’est déroulée dans la transparence et dans un cadre démocratique ». Pour Saâdani, Bouteflika c’est « l’assurance tous risques » qui va prémunir le pays contre les risques d’instabilité.
Mais en plus de la stabilité, qui sera la toile de fond de son action, le programme du président comporte des priorités politiques, comme la révision constitutionnelle.
Concernant le point organique, il porte en fait sur la convocation de la commission de discipline. Cette dernière aura à discuter du cas du groupe d’Abderrahmane Belayat, accusé de « mener une action politique parallèle à celle du parti ». La commission aura donc à établir la liste des membres du groupe Belayat et d’examiner individuellement leur cas pour prendre contre eux des sanctions.
« Pendant la campagne électorale, le groupe Belayat a animé des conférences et des meetings en faveur de Bouteflika, mais le contenu de leur propos est souvent en contradiction avec le discours officiel du parti », explique un membre du BP. Selon ce membre du BP, les membres du groupe Belayat risquent leur exclusion définitive des rangs du FLN pour certains et pour d’autres le gel de leur appartenance au parti.
Si Amar Saâdani décide ainsi de passer à l’offensive contre ses opposants, c’est qu’il se sent en position de force. Il est vrai que le temps lui a donné raison pour avoir été le premier à déclarer la candidature de Bouteflika et à lui assurer le soutien des structures du parti (Comité central, Mouhafeds).
Mais vu l’obstination du groupe Belayat, et son fort soutien au sein des structures organiques du parti, il parait difficile pour Saâdani de s’en débarrasser aussi facilement. Et la mise en branle de la commission de discipline risque en revanche de réveiller la guerre des clans au sein du FLN, après la trêve électorale.
C’est d’autant plus possible que Abdelaziz Belkhadem, avec le poids de son statut de conseiller spécial du président, risque de peser dans la balance contre Saâdani, fragilisé un peu plus encore par les révélations de la presse française concernant ses supposés biens immobiliers et ses comptes en devises en France.