Amar Saâdani: la disgrâce ?

Amar Saâdani: la disgrâce ?

LE SG DU FLN N’EST PLUS EN PREMIÈRE LIGNE DE LA CAMPAGNE DE BOUTEFLIKA

Les cartes ont, semble t-il, avoir été redistribuées. Monté très tôt au créneau pour soutenir un quatrième mandat du président de la République et annoncer du même coup qu’il serait le candidat officiel du FLN, Amar Saâdani donnait la nette impression qu’il allait être le maître à jouer de la campagne de Abdelaziz Bouteflika. Le successeur de Abdelaziz Belkhadem à la tête de l’ex-parti unique a fini par rentrer dans les rangs après avoir pompeusement déclaré: «Je suis le théoricien et le stratège de la campagne de Bouteflika.» Des propos qui auraient dû le confirmer dans ce statut de chef d’orchestre. La suite des événements allait démontrer qu’il n’allait pas porter longtemps ce costume qu’il s’était taillé.

L’ex-président de l’Assemblée populaire nationale s’est-il surestimé? Paie-t-il ses tonitruantes sorties médiatiques qui ont mis sens dessus dessous la classe politique? Ces questions nous fournissent le cheminement d’une courte trajectoire qui résonne comme un désaveu. Il mène selon toute logique tout droit à la disgrâce. L’élection de Amar Saâdani à la tête de la première force politique du pays est loin en effet de faire l’unanimité.

Le Front de libération nationale qui a accouché au forceps d’un nouveau patron, contesté de surcroît, couvant toujours une crise, n’a pas fini de le secouer. Les déclarations de son SG qui ont pour conséquences de donner l’impression d’un début de fissuration des institutions de la République au point de mettre à mal l’unité nationale et faire douter des capacités d’un secteur-clé de la défense nationale (le DRS) à combattre les potentielles agressions extérieures, n’ont jamais mis autant à mal l’Algérie depuis son accession à l’indépendance.

Cela a nécessité une montée au créneau du chef de l’Etat pour mettre fin à des spéculations qui ont enflé hors de nos frontières. L’image du pays restaurée, suite à la douloureuse expérience de la décennie noire, a été mise à mal. «Nul n’est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s’en prendre à l’ANP ni aux autres institutions constitutionnelles du pays», avait souligné le chef de l’Etat dans un message adressé au chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah et aux familles des victimes du crash d’un avion militaire survenu le 11 février 2014 dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi.

«Nous sommes certes habitués à des dépassements émanant de certains milieux à l’approche de chaque échéance mais, cette fois-ci, l’acharnement a pris une ampleur telle que notre pays n’a jamais connue depuis l’indépendance allant jusqu’à tenter de porter atteinte à l’unité de l’Armée nationale populaire, ainsi qu’à la stabilité du pays et à son image dans le concert des nations», a déploré le président de la République.

Un rappel à l’ordre que le secrétaire général du FLN a nié en être le destinataire. La suite des événements lui donneront tort puisque le rôle qui lui sera finalement dévolu dans la campagne présidentielle en faveur de Bouteflika le mettra hors des sunlights. Comme ils marqueront le retour aussi inattendu que remarqué d’un de ses rivaux les plus redoutables: Abdelaziz Belkhadem qui n’a pas renoncé à reprendre les rênes du Front de libération nationale.