C’est là l’objectif que se fixe le chef du FLN, mais une fois votée la révision de la Constitution qui redéfinira les nouveaux équilibres politiques.
Amar Saâdani persiste et signe : “Le FLN doit être aux commandes de l’Exécutif.” S’exprimant devant les mouhafedhs (commissaires) du parti qu’il a réunis au siège national du parti à Hydra, Saâdani a fait une courte allocution, mais chargée de messages politiques. Sur un ton direct, le secrétaire général du FLN a revendiqué la direction de l’Exécutif : “Le FLN traverse actuellement une phase décisive, en ce sens qu’il s’enracine de plus en plus et se construit sur de nouvelles bases.
En tant que première force politique, en sa qualité de formation majoritaire dans les assemblées locales élues et au sein du Parlement, le FLN doit occuper la place que veut le peuple.
C’est ce que nous revendiquons et c’est ce qui doit être consacré dans la nouvelle Constitution.” Plus précis à ce propos, “nous voulons que cette révision de la Constitution permette au FLN de diriger l’Exécutif, et c’est l’une de nos revendications dont on ne s’est jamais caché”, a-t-il tenu à préciser lors d’une conférence de presse qu’il a animée à l’issue de sa réunion avec les mouhafedhs. Et pour certifier la concrétisation de cette revendication, il lancera à l’assistance que “tout ce que le FLN a dit et exprimé s’est concrétisé, commence à se manifester ou viendra”, a assuré Saâdani, arguant que “le président de la République s’est engagé, lors de la prestation de serment, sur la révision de la Constitution, d’accorder plus d’espace à l’opposition, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Ce sont là des revendications du FLN”.
Et dans la perspective d’être aux commandes de l’Exécutif, Saâdani relève que son parti sera “présent en force” lors de la révision de la Constitution et des consultations avec les partis et la société civile. Mais pas seulement. Puisqu’il appelle à une mobilisation générale des militants de son parti, à quelque niveau que ce soit, “pour que nous soyions à la hauteur de cela”. Expliquant que le programme du président Bouteflika est le même que celui du parti, l’ancien député de la wilaya d’El-Oued a estimé que “pour cette raison, nous devons nous mobiliser plus que tout autre parti”.
Intervenant à propos du nouveau gouvernement où le FLN ne détient que trois portefeuilles, il a estimé que “le FLN n’est pas intéressé par les postes”. À ses yeux, le président de la République a désigné “un gouvernement administratif et non un gouvernement technocrate. Sa mission est de gérer quelques dossiers, comme la révision de la Constitution”. intervenant sur les informations publiées par une partie de la presse sur les biens immobiliers qu’il aurait achetés en France, M. Saâdani a assuré que “le journaliste français qui a donné cette information était lui-même victime d’un groupe d’escrocs. Je suis navré pour lui. J’ai saisi la justice et j’ai une entière confiance en la justice française”.
Un congrès “rassembleur” pour le FLN en 2015
Saâdani veut un congrès dit “rassembleur” du parti, à l’image de celui qui a été organisé en 2005. Le fait d’opter pour ce qualificatif de “rassembleur”, pour désigner les 10es assises de la formation majoritaire, démontre l’ampleur des divisions et des divergences prévalant en son sein. Mais pas seulement, puisque Saâdani se place d’ores et déjà dans la nouvelle Constitution avec le nouveau statut de son parti.
C’est dans cette optique qu’il se veut rassembleur, mais préconise, néanmoins, aux militants “d’agir dans le cadre du respect du statut et du règlement intérieur du parti”. “Celui qui veut s’exprimer ou critiquer, qu’il le fasse dans le cadre des instances du parti”, a-t-il plaidé, en appelant les militants à “la discipline et à travailler pour la réussite du comité central du parti, prévu en juin, et de son congrès en 2015”.
Concernant d’éventuelles sanctions contre d’anciens membres de la direction du FLN convoqués par la commission de discipline du parti, M. Saâdani a refusé de faire des commentaires. “Demandez à la commission de discipline”, s’est-il recommandé, avant de préciser: “Mon rôle consiste seulement à saisir la commission de discipline. Le SG n’interfère pas dans le travail de cette instance.”
N. M