Une vue de Tizi Ouzou
La baisse des prix du baril de pétrole fait partie de la stratégie de déstabilisation de l’Algérie.
Dans une rencontre avec les militants du parti de la wilaya de Tizi Ouzou, le secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani a tiré à boulets rouges sur les partisans de la Cnltd et leurs initiatives. Dans une salle de la Maison de la culture archicomble, le premier responsable du FLN a abordé toutes les questions qui agitent la scène politique nationale avec un verbe cru et sans ménagement.
C’est ainsi que d’emblée, l’orateur a mis les points sur les «i» à propos de la demande d’une élection présidentielle anticipée. Pour lui, la présidentielle c’est en 2019 come le stipule la Constitution. Une mise au point qu’il a choisi de passer en premier pour aborder l’initiative de la Coordination pour le changement. L’orateur s’est à ce propos justement interrogé sur les raisons qui ont poussé ces derniers à refuser de rencontrer le Front des forces socialistes FFS, un parti national et nationaliste alors qu’ils ont répondu en courant à la rencontre de l’Union européenne. «Laissez l’Algérie tranquille!» «Il est trop tard pour retourner à la période de transition» ironise-t-il avant de conclure à ce sujet que le peuple a choisi la stabilité des institutions. «Nos adversaires ont peur de la stabilité» conclut-il.

Abordant le sujet des rencontres avec l’Union européenne, Amar Saâdani a rappelé ce qu’il a dit à ses membres qu’il a personnellement rencontrés. Le premier responsable du FLN a rappelé à ses hôtes qu’ils ont participé à la surveillance de l’élection présidentielle de 2014 et qu’ils n’ont signalé aucun bémol. Aujourd’hui, leur démarche est illogique et vise autre chose. D’où d’ailleurs, son interrogation sur ce printemps qu’ils ont apporté à Bassorah, Damas et d’autres villes détruites par les bombes. «Si vous voulez la démocratie, apportez-la à la Nouvelle-Calédonie, à Sebta et Melilla» a-t-il répondu ironiquement. Poursuivant sa tribune, Amar Saâdani a averti contre un complot qui est en train de viser l’Algérie particulièrement mais aussi d’autres pays comme la Russie, la Chine et l’Iran.
L’orateur pointera du doigt explicitement l’Arabie saoudite qui travaille avec l’Occident pour déstabiliser l’Algérie en baissant les prix du pétrole. Après l’échec de la stratégie de déstabilisation de l’Algérie par les printemps arabes, ces pays mettent en place la stratégie de la crise économique. Le scénario est, selon l’orateur, identique à celui de 1988, lorsque l’Occident a créé la crise par le même procédé pour déstabiliser l’Union soviétique et l’Algérie. Aujourd’hui, considère, Amar Saâdani, devant une assistance très nombreuse, que le complot a échoué car le peuple a définitivement opté pour la stabilité des institutions et le refus de suivre les partisans des actions de rue. A cet effet, justement, il a appelé tous les partis et toutes parties agissantes à se serrer les coudes pour préserver le pays de ces tentatives qui s’accélèrent.
Par ailleurs, après ces mises au point au sujet des thèmes d’actualité internationale, le premier responsable du FLN est revenu sur les questions nationales et particulièrement son parti. «Les candidatures par la chkara, c’est terminé» a-t-il clamé. Le Front de libération nationale est le Front de la base. Celui qui veut être député doit descendre à la base, à la mouhafadha» devant l’assistance. Il a également plaidé pour l’instauration d’une gestion où les maires ne sont plus aux ordres de l’administration. «Au FLN, nous ne voulons plus des maires au service des chefs de daïra», avant de plaider pour un état civil. Toujours dans l’optique du renforcement des institutions de lEtat, Amar Saâdani rappellera que le FLN appuie de toutes ses forces la demande d’officialisation de la langue amazighe. L’Algérie, affirmera-t-il devant une assistance qui applaudissait sans discontinuer, appartient à tous les Algériens. Il est d’ailleurs, ajoute-t-il, anormal que nous vivions dans seulement 10% de notre territoire laissant vide les 90% restant.