Amar Ghoul : un parti, malgré soi

Amar Ghoul : un parti, malgré soi

Un parti politique pour l’ex-ministre des travaux publics Amar Ghoul. L’ambition est là, clairement affichée. L’intéressé se sert des nouvelles autoroutes de l’information en faire part. Des posts sur ses comptes personnels facebook et twitter. Sur cet aspect de la démarche , rien à dire.

En revanche, le contenu de son court message est fort éloquent en ce qu’Amar Ghoul se propose d’étrenner un parti auxquels des citoyens, via messagerie électronique, auraient suggéré, autant dire trouvé l’appellation, les valeurs et les grands principes… en somme, une identité et un programme.  » Dans le cadre du même débat (?), nous serons très honorés de recevoir vos idées et vos propositions sur les sujets qui suivent: le nom du parti, ses valeurs et ses grands principes », supplie -t-il dans ses pages facebook et twitter. L’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, qui eût lui aussi à l’idée de créer un parti en se servant de la toile, avait le mérite de l’effort consenti à soumettre des idées à débat. Amar Ghoul, lui,se préserve d’un tel effort. Celà s’explique. Amar Ghoul, l’homme qui donna un visage à l’indiscipline au sein du MSP, n’a pas l’âme à l’aventure partisane, encore moins la vocation du leadership. Ecartelé entre son désir de longévité au sein de l’exécutif et la sommation de son parti, MSP, à y prendre congé, il a cédé, l’ambition personnelle aidant, au plus insistant, plus exactement au plus influent. L’idée du parti, à en croire les mauvaises langues, ne lui est pas propre. Son égérie ne serait personne d’autre que Said Bouteflika, le frère et conseiller du chef de l’Etat. Ce dernier l’aurait convaincu qu’il gagnerait au change à rompre avec le MSP. Il l’aurait rassuré qu’il sera rappelé au gouvernement mais, cerise sur le gâteau partagé, à la tête du même département duquel il a été renvoyé pour cause de candidature aux législatives du 10 mai dernier, en l’occurrence, les travaux publics. Et faire son come-back en tant que chef de parti le préserverait un tant soit peu, dans l’idée de Said Bouteflika, de l’image de « renégat » qui pourrait lui coller. De plus, un parti c’est du bonus. Ça peut toujours servir.

Hamid Guerni