Avant même la tenue de son congrès constitutif programmé pour la mi-septembre, Tadjamou Amel Jazaïr (TAJ), dont le fondateur est l’ex-ministre des Travaux publics Amar Ghoul, a tenté hier une première démonstration de force en réunissant à l’hôtel Sheraton d’Alger ses représentants à travers les 48 wilayas du pays.
L’espace prévu pour l’événement s’est vite avéré trop exigu pour contenir une affluence venue des quatre coins du pays pour écouter discourir pendant presque une heure l’ancien militant cadre du MSP qui se lance désormais dans une nouvelle aventure politique. Son parti dont la structuration s’accomplit à un rythme accéléré en vue de se préparer pour les élections locales, réunit en son sein une pléiade d’hommes d’affaires, comme le reconnaît d’ailleurs un des proches collaborateurs de Amar Ghoul.
Il regroupe aussi une poignée de dissidents ayant rompu les amarres avec d’autres partis, tels que le FNA et bien évidemment le MSP. On remarquera aussi la présence de Habib Yousfi, le président de la Confédération générale des opérateurs et entrepreneurs algériens (CGOEA) qui lui aussi se lance dans la politique en rejoignant le TAJ. Idem pour Belkacem Ferrachi, ancien chef de cabinet de Amar Ghoul du temps où ce dernier était aux commandes du département des Travaux publics, ainsi que Mohamed Djamaâ qui a occupé le poste de chargé des médias au sein du MSP avant de claquer la porte de cette formation, au moment même où Ghoul avait annoncé son «divorce» avec Bouguerra Soltani.
Pour autant, le fondateur de TAJ a tenu à préciser au cours de son allocution qu’il ne nourrit pas d’animosité à l’endroit de son ancien parti politique qu’il a pris le soin de ne pas citer nommément. Il poursuivra en déclarant qu’il n’a aucun problème ni avec les personnes ni avec les institutions. «En Algérie, on n’a aucun ennemi. On respecte l’avis de l’autre et on ne fait pas de la différence une source de conflits», a-t-il déclaré. Profitant de la présence de beaucoup de médias,
Amar Ghoul, sans doute au courant des rumeurs entourant la création de sa formation politique, notamment l’idée que le TAJ bénéficie d’ores et déjà du soutien de responsables haut placés dans la hiérarchie de l’Etat, ne manquera pas de démentir de telles assertions. «Nous tirons notre légitimité du peuple et nous entretenons des relations avec l’ensemble des acteurs politiques, y compris les institutions de l’Etat. Nous sommes donc partie intégrante de cette Algérie dont nous aspirons valoriser les acquis et participer à son développement à travers des idées nouvelles avec le concours de tous».
Pour l’orateur, la diversité à la fois politique et culturelle dont jouit le pays est un atout devant lui permettre de relever les défis qui l’attendent. Dans la même optique, Ghoul ne se dit pas embarrassé du fait que des dissidents d’autres formations politiques aient intégré son parti, dont il récuse l’idée qu’il soit uniquement d’obédience islamiste.
Le TAJ, un parti,cinq constantes
Les objectifs du nouveau parti de Ghoul et qu’il a lui-même énumérés en les qualifiant de constantes, traduisent l’idée de consacrer la sécurité, la stabilité, le développement, en sus de l’ambition de faire de l’Algérie un pays fort et pionnier sur la scène internationale. Autour de ces cinq constantes, le TAJ, qui dit s’inspirer lui aussi des valeurs de Novembre,
a déjà élaboré un programme qui inclut huit grands axes. Il s’agit entre autres de la promotion de la ressource humaine, de la reconsidération de la femme au sein de la société pour en faire un véritable partenaire, la réhabilitation de l’Etat de droit, le réaménagement du territoire de manière équilibrée, la reconsidération de l’échelle des valeurs, ainsi que la promotion du partenariat avec la communauté algérienne basée à l’étranger.
Karim Aoudia