Les graves déclarations faites, mercredi dernier, à Rabat, par Abdelhamid Chebat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal, ont été largement abordées par Amar Ghoul, président de TAJ (Tajamou’ Amal Jazaïr), dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture des travaux de la rencontre nationale des avocats, juristes et défenseurs des droits de l’homme que son parti a organisée, hier, samedi, à la salle de conférences à la Munatec de Tipasa.
Très incisif, M. Ghoul a déclaré, dans une allusion claire aux revendications avancées par l’homme politique marocain sur une partie du territoire algérien, que «l’intégrité de l’Algérie et l’intangibilité de ses frontières sont chose sacrée
pour tout Algérien». Et d’ajouter : «Il n’y a pas un cm² de ce territoire qui n’ait été arrosé par le sang de nos chouhada…»
Se voulant plus explicite, à propos du moment choisi par le SG de cette formation politique marocaine, au demeurant connue pour ses positions hostiles à l’Algérie, pour faire des déclarations aussi graves, le président de
TAJ a considéré que celles-ci «traduisent le désarroi dans lequel se trouvent présentement le palais royal et la classe politique qui lui est inféodée du fait de difficultés internes de tous ordres auxquelles ils font face et des multiples revers diplomatiques que le Maroc ne cesse de subir sur la question du Sahara occidental…»
Dans sa lancée, il a affirmé que de telles déclarations «ne constituent, en fait, qu’une basse manœuvre de diversion pour détourner l’attention du peuple marocain des problèmes susmentionnés….» Parmi les autres points abordés par M. Ghoul dans son intervention, figurent la situation dans le monde du travail, la liberté d’expression et la révision constitutionnelle.
Concernant le premier point, il a clairement reconnu à la jeunesse «le droit de revendiquer du travail», non sans lui demander de ne pas faire la fine bouche à propos de ce qui lui est proposé, «le travail étant un droit mais également un honneur…»
C’est également la même position, la reconnaissance de la justesse des revendications pour une plus grande liberté d’expression, qu’il a développée à propos du deuxième point, non sans reconnaître, là-aussi, les grandes avancées enregistrées dans ce domaine depuis 1999.
Tout en annonçant la création prochaine par son parti d’un conseil national qui regroupera les juristes et les défenseurs des droits de l’homme, il a fait part de son optimisme quant aux résultats de la prochaine révision constitutionnelle.
Mourad Bendris