L’affaire de l’autoroute Est-Ouest est un «dossier clos», a déclaré hier le ministre des Travaux publics.
Amar Ghoul qui a animé hier une conférence de presse s’est, de fait, refusé à se prononcer sur des accusations de malversations qui lui ont été portées en relation avec ce projet et rapportées récemment par un média national.
Elusif, le ministre des Travaux publics a affirmé qu’il a «déja tout dit» à propos de ce dossier comme il a refusé de se prononcer sur l’aspect notamment judiciaire de cette affaire. En ce sens, Amar Ghoul argue d’être «un responsable » qui assume ce statut et ses prérogatives. Or, le ministre des Travaux publics ne veut pas interférer dans les prérogatives d’autres instances ou institutions, d’autant plus que «chacun doit faire son travail» et même si Amar Ghoul déclare l’«avoir fait» sans être davantage explicite. Lors de cette conférence de presse qui a clôturé une journée d’information sur les réalisations et perspectives du secteur des travaux publics, le ministre de tutelle s’est voulu serein, optimiste sur la livraison totale de l’autoroute Est-Ouest.
Et ce, sans omettre la réalisation déjà lancée des aires de services (42 stations-services confiées en gré à gré à Naftal et livrables dès 2013), la mobilisation des collectivités locales pour la réalisation de 76 aires de repos ainsi que le début des travaux de réalisation de 55 gares de péage et de 22 centres d’exploitation et d’entretien dès l’attribution des contrats, attendue dans quelques semaines. Ainsi, de ce grand projet autoroutier, long de 1 216 km de linéraire principal et 1 720 km d’axe global, il ne reste à achever, selon Amar Ghoul, que 24 km de chaussée et quelques parties de tunnels entre Constantine et Skikda. Et dans la mesure où les difficultés notamment d’ordre financier semblent bien aplanies entre le ministère des Finances, l’Agence nationale des autoroutes (ANA) et le groupement japonais Cojaal. En charge du lot Est de l’autoroute, ce groupement s’est engagé, affirme M. Ghoul, à «redynamiser» les travaux de réalisation et à les achever dès la fin 2012 ou le début 2013.
Cette dernière année étant une année charnière », selon le ministre des Travaux publics, dans la mesure où elle verra l’achèvement des études et le lancement de plusieurs projets structurants dont l’autoroute des Hauts-plateaux (1 300 km), des pénétrantes autoroutières reliant les grandes agglomérations du littoral et les ports à l’autoroute Est-Ouest ainsi que les nouvelles rocades du Centre du pays, en attendant le lancement de l’autoroute Nord- Sud (plus de 2000 km) sur l’axe de la route Transsaharienne. Et dans le contexte où le secteur des travaux publics, avance-t-on, se prévaut de pouvoir relever sans crainte les grands challenges et d’avoir réalisé des performances inégalées, des «bonds extraordinaires» en termes d’amélioration des rythmes et délais de réalisation, de développement des compétences locales, de maîtrise des techniques et enfin de consolidation de la formation.
Et dans la mesure où la décade 2000-2010 a vu la concrétisation d’un important œuvre de rattrapage, 93% du programme de développement infrastructurel 2010-2014 a été déja lancé à fin septembre 2012, le secteur a réalisé 183 793 km de voies autoroutières (plus de 4 400 km réalisés et 8 000 km projetés d’ici 2016) et routières et dispose d’un effectif de 52 000 travailleurs et plus de 500 maisons cantonnières d’entretien. De même que le secteur se projette déjà sur le moyen et long terme, arguant d’une «vision globale et futuriste » et d’«un tableau de bord clair» défini en matière d’aménagement du territoire aux horizons 2025 et 2050, développement de la structuration et du maillage des réseaux de communications ainsi que l’intermodalité des systèmes de transports.
Notons que les réalisations sectorielles dont un bilan détaillé a été présenté hier à l’occasion d’une journée d’information seront davantage mises en valeur lors du 10e Salon international des Travaux publics (Sitp 2012) qui se tiendra du 21 au 25 novembre prochains au Palais des expositions (Pins maritimes). Cette manifestation qui s’inscrit dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance nationale devrait voir la participation de près de 340 exposants dont 145 étrangers, issus de 14 pays.
C. B.
