Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics, a défendu, de nouveau, le projet de l’autoroute Est-Ouest, indiquant au passage le taux de réalisation, réaffirmant que le coût et les délais de réalisation ont été respectés tout en faisant un parallèle inopportun avec l’Italie, la France ou encore la Suisse.
C’est jeudi dernier, et lors d’une séance plénière au Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, que le ministre donnera les derniers chiffres concernant le projet de l’autoroute Est-Ouest.
Il indiquera que le taux de réalisation a atteint 96%, balayant, par là, les affirmations concernant d’éventuels retards enregistrés, estimant que 91% de la totalité du projet, d’une longueur de 1.270 km, ont été livrés avant les délais contractuels. Revenant sur les détails chiffrés, M. Ghoul a souligné le relief accidenté qui caractérise l’axe Skikda, Constantine et El Tarf, ainsi que le deuxième tronçon des tunnels de Bouzegza qui nécessite encore 30 jours de travaux pour être totalement ouvert à la circulation.
Ces « bémols » correspondent aux 4% restants du projet qui n’ont pas encore été ouverts à la circulation. Concernant les tronçons de l’autoroute dans l’Est du pays, M. Ghoul a indiqué que le taux d’avancement des travaux des tunnels de Djebel Ouahch à Constantine a atteint 92 % et celui des deux tunnels situés au pic d’El Kentour à Skikda, 90 %.
Le ministre des Travaux publics réaffirmera également que le projet n’a pas connu une réévaluation à la hausse, déclarant qu’« il n’y a eu, jusqu’à présent, aucune augmentation du coût de réalisation du projet de l’autoroute Est-Ouest, plafonné, en vertu de l’appel d’offres international, à 752 milliards de dinars, soit près de 11 milliards de dollars».
Pourtant, cette enveloppe ne concerne, en gros, que le bitumage. En effet, et comme annoncé auparavant par Farouk Chiali, le directeur général de la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), l’établissement chargé d’évaluer les grands projets d’investissements publics, l’autoroute Est- Ouest coûtera 11,14 milliards de dollars, «un prix plafonné » contre les 11 milliards initiaux, mais sans toutefois inclure les équipements et infrastructures supplémentaires accompagnant l’autoroute.
En clair, les 11,14 milliards de dollars ne concernent que le tracé en lui-même, c’est-à-dire la réalisation physique de l’autoroute bitumée ainsi que les onze tunnels percés sur deux fois trois voies et 390 ouvrages d’art réalisés, dont 25 viaducs, pour joindre les frontières tunisienne à l’est et marocaine à l’ouest.
En mai dernier, Amar Ghoul avait déclaré que le coût « global et réel » de la réalisation de l’autoroute Est- Ouest s’élève à 11 milliards de dollars, « ni plus ni moins », avait-il tenu à préciser. Le représentant du gouvernement avait tenu à dénoncer alors les spéculations et la surenchère qui avaient entouré ce projet en évoquant des rallonges budgétaires très importantes.
Le DG de la CNED replacera les données dans leur contexte en affirmant que la facture initiale « porte sur un coût plafonné de 11,14 mds de dollars » et que les contrats signés avec les groupements chinois et japonais chargés de la réalisation du projet ne prévoyaient pas « plusieurs équipements supplémentaires comme les échangeurs, les gares de péage ou les aires de services ».
Des aires de service dont la réalisation a déjà commencé le long de l’autoroute et qui devront coûter, en plus des autres équipements supplémentaires, entre 10 et 15% du montant global du projet.
Ainsi, en prenant compte des dépenses «subsidiaires», le projet de l’autoroute Est-Ouest devra revenir aux caisses de l’Etat à quelque 13 milliards de dollars et des poussières. Parmi ces équipements, les routes pénétrantes au nombre de 23, devant relier des chefs-lieux de wilayas à l’autoroute, ainsi que les stations-service.
A propos de ces dernières, M. Ghoul précisera que 14 stations-service seront réceptionnées durant le premier semestre de l’année prochaine alors que la première station-service a été réceptionnée, il y a moins d’un mois, à Yellel dans la wilaya de Relizane, à la plus grande satisfactions des usagers de l’autoroute.
Moncef Wafi
