Le nouveau parti d’Amar Ghoul, annoncé depuis des semaines, sort, enfin, de la «clandestinité» avec la tenue de la toute première activité officielle de ce nouveau-né, le TAJ.
C’était hier, à l’occasion de la conférence des cadres du parti, préparatoire du congrès constitutif de ce nouveau venu, tenue à l’hôtel Sheraton d’Alger. Son principal promoteur, l’ancien ministre des Travaux publics, sous la casquette MSP, qu’il abandonnera pour ce faire au lendemain des dernières législatives, était tout heureux de s’adresser à une salle pleine comme un œuf et toute acquise à son projet. Une assistance où la minijupe et le décolleté côtoyaient superbement le hidjab et le qamis, minoritaire, le costume ou la tenue soft. Un tableau que Ghoul ne manquera pas de qualifier de fresque où toute l’Algérie est représentée. Et de rebondir pour proclamer que «c’était cela le Tajamou Amel El Jazaïr, un parti qui ne prétend pas, tiendra-t-il à préciser, représenter tout le peuple mais juste une partie de ce peuple». Et de poursuivre : «Nous ne sommes pas un parti de plus», comme pour se distinguer de la flopée de partis créés ces derniers temps ou en gestation sans aucune assise populaire. Et comme il fallait s’y attendre, le député d’Alger sous la bannière de l’Alliance de l’Algérie Verte usera d’un ton mesuré pour répliquer et justifier en quelque sorte son divorce d’avec le MSP et son projet de voler de ses propres ailes. «Nous avons des différences, pas des différends», martèlera-t-il, avant d’affirmer «respecter les autres » que, dira-t-il, «nous considérons comme des partenaires à part entière et serons appelés à travailler ensemble pour le seul et unique intérêt du pays que nous plaçons par-dessus tout autre considération». Car, pour Ghoul, «l’ère des idéologies est révolue depuis, dira-t-il, la fin de la guerre froide et la chute du Mur de Berlin». Un combat idéologique qui, selon lui, «n’a pas été pour apporter des solutions aux préoccupations citoyennes que celles-ci relèvent de la santé, de l’éducation, de l’emploi ou de tout autre souci quotidien des populations». L’ancien ministre des Travaux publics qui usera, dans son discours de près de 40 minutes, allègrement du français et de l’arabe, parlera succinctement du programme d’actions de son parti dont la devise est le travail qu’il dit considéré comme sa «religion» aux côtés de l’espoir, deux «valeurs» à même de briser les réflexes de la résignation et du fatalisme qui se sont emparés de grand pans de la société. Un programme qui se décline en huit volets essentiels dont notamment, les ressources humaines, la consolidation de l’Etat de droit à même de garantir la bonne gouvernance, des institutions où tout un chacun se doit d’être responsable et comptable de ses missions, une économie concurrentielle à même d’engendrer de la richesse et de l’emploi et de garantir une justice sociale, une société solidaire où la femme constitue un partenaire majeur et efficace. Ghoul, qui insistera sur la nécessité de rétablir la confiance mutuelle entre l’administration et le citoyen, ce qu’il considère comme un des fondements de la bonne gouvernance et sur l’impératif de libéralisation des initiatives, aura cette directive à ses partisans quant à l’identité du parti. «Nous n’avons personne derrière, ni à côté, ni devant. Nous avons l’ambition de servir le pays avec tous les patriotes de tous les bords et ils existent», affirmera-t-il, comme pour faire taire les «mauvaises langues» prêtant à des cercles proches de la présidence de la République d’être les «inspirateurs » de ce projet.
M. K.