Après s’être réuni avec les walis de l’Ouest du pays, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a présidé une rencontre régionale réunissant les quatorze walis de la zone Est (nord et haut-plateaux).
Cette rencontre vise notamment l’évaluation de l’exécution des orientations et décisions de monsieur le Premier ministre, comme aussi la préparation de la prochaine réunion gouvernement-walis, décidée en août dernier, et laquelle devra permettre d’établir «une méthode de travail claire et précise», ainsi que d’évaluer le travail accompli par rapport aux engagements pris par les premiers magistrats au niveau des wilayas et sera consacrée comme une rencontre annuelle officielle telle que instituée par le président de la République.
Cette rencontre sera principalement centrée sur deux axes principaux ; le développement de l’économie locale et la mise en place d’un service public moderne et efficace. Dans ce cadre, un nombre de communications sera dédié à ces deux axes.
C’est aussi lors de ce séminaire régional d’évaluation de leurs activités que le ministre du secteur a indiqué que «les collectivités locales doivent aujourd’hui jouer pleinement leur rôle de soutien au développement et non pas être une charge pour l’État». Selon lui, et même si de nombreuses wilayas ont connu une nette amélioration dans leur gestion, ces dernières années, cela demeure insuffisant, car «les collectivités locales ne se sont pas adaptées au nouveau contexte imposé par la crise financière mondiale».
Pour ce faire, ils devront chercher des ressources financières afin de faire face aux dépenses, «les interventions de l’État se limitant désormais aux seuls projets porteurs de richesse». Dans ce cadre, plusieurs communications ont été données, portant entre autres sur le bilan du développement économique local, la problématique du foncier industriel, la situation des nouveaux parcs industriels, la valorisation du patrimoine des collectivités locales, et le partenariat entre le secteur public et le secteur privé.
La réalité est que les voyants sont au rouge, et qu’il faut relever le défi du développement qui nous est lancé à tous. Désormais, les infrastructures non exploitées seront cédés aux opérateurs privés avec un cahier des charges précis. Ce partenariat public-privé peut représenter une opportunité dans ces cas de figure», dit-il.
Le ministre a affirmé aussi qu’il était temps pour les communes du pays de se mettre à niveau avec les mécanismes de gestion appliqués dans le monde. Il a mis en exergue le rôle de la commission de diagnostic regroupant les services des impôts, des domaines, des finances et de l’administration concernés par cette mise à niveau, soulignant que la commission est en mesure de diagnostiquer et de proposer un procédé de gestion financière pour ces communes.
Pour ce faire, les walis sont tenus par l’obligation de résultats dans la concrétisation des programmes de développement de leurs régions respectives dont l’investissement local, et aucune excuse ou échappatoire n’est tolérée à l’avenir.
Par ailleurs, le ministre a appelé à l’adoption d’une nouvelle approche pour la gestion de la saison estivale en instruisant les communes situées sur le littoral, notamment, à «saisir toutes les potentialités existantes à l’effet de consolider leurs ressources financières». La saison estivale ne doit pas constituer un «fardeau financier pour les communes», a souligné le ministre, rappelant que cette période de l’année est considérée comme une «opportunité économique exceptionnelle pour les communes d’autres pays». Comme la Tunisie et le Maroc.
Rappelant l’état critique de la trésorerie nationale suite à la chute des prix des hydrocarbures, le ministre dira que c’est désormais une nécessité pour les municipalités d’aller chercher les fonds en puisant dans la promotion de l’investissement local qui reste un pivot pour toute l’économie nationale, à travers un accompagnement réfléchi.
En somme, on peut dire que les walis sont au creux de la vague, ce qui les a contraints à annuler leurs congés et organiser des réunions-marathon. Aussi, face à la chute des prix du pétrole et l’amenuisement des caisses publiques, ils sont mis dos au mur pour trouver des mécanismes et faire preuve d’initiative pour piloter le développement local et faire en sorte d’accompagner les investisseurs pour créer de la richesse et de l’emploi. Ils sont aujourd’hui contraints, crise oblige, de trouver des ressources financières en améliorant le recouvrement fiscal et le climat des affaires au niveau local.