Alstom est une nouvelle fois mis en cause dans une affaire de corruption. Deux cadres de la filiale américaine du groupe français ont été inculpés aux Etats-Unis, et accusés d’avoir versé des pots-de-vin à des responsables indonésiens pour décrocher un contrat dans ce pays.
Le premier cadre, Frédéric Pierucci, vice-président des ventes mondiales d’Alstom aux Etats-Unis, a été arrêté dimanche soir à l’aéroport JFK de New York, ont indiqué les autorités américaines. Le second responsable, David Rothschild, ancien vice-président des ventes de la filiale américaine, a été arrêté il y a plusieurs mois, et a plaidé coupable en novembre de conspiration en vue de violer le droit américain interdisant de verser des pots-de-vin, a précisé le département de la Justice.
Les deux cadres, ainsi que deux autres personnes non nommées, sont accusés d’avoir versé des commissions à un député indonésien et à des responsables d’une compagnie d’électricité locale afin d’obtenir un contrat lié à un projet énergétique.
Alstom, qui s’est engagé à respecter strictement un code éthique interne dans le cadre de ses activités, est néanmoins régulièrement mis en cause dans des affaires de corruption, au même titre d’ailleurs que certains de ses concurrents, dont l’allemand Siemens…
En novembre 2011, la justice suisse avait condamné le groupe français d’énergie et de transports à une amende de 31 millions d’euros pour avoir été négligeant dans ses contrôles anti-corruption dans plusieurs pays… En février 2012, la banque Mondiale a radié deux filiales d’Alstom (Alstom Hydro en France, Alstom Network Schweiz en Suisse) de tout appel d’offres international financé par la BM, à la suite d’une affaire de pot-de-vin en Zambie. Enfin, en avril 2012, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a suspendu son financement de la rénovation d’une centrale électrique en Slovénie, en raison « d’allégations de corruption » visant Alstom, à qui ce chantier avait été confié.