Après une absence de près d’une année, le personnel de la compagnie pétrolière norvégienne Statoil est de retour en Algérie.
Cette entreprise mondialement connue pour ses compétences dans le domaine énergétique avait, rappelle-t-on, expatrié ses employés mobilisés dans le Sud algérien suite à l’attaque terroriste qui a ciblé en janvier dernier le site gazier de Tiguentourine à In Amenas, dans la wilaya d’Illizi.
Cinq membres de la société Statoil figuraient sur la liste des 40 victimes de cet assaut qui, n’était l’intervention des élites de l’ANP, aurait pu se traduire par un bilan plus lourd.
Au-delà du caractère spectaculaire de cette attaque qui a fait couler beaucoup d’encre dans la presse nationale et étrangère, il semble bien que pour la norvégienne Statoil, la page Tiguentourine est définitivement tournée. Des rumeurs avaient circulé, évoquant une cessation des opérations de cette entreprise en Algérie.

Mais rien de cela n’est vrai, à se fier à la déclaration de Jannick Lindbaek, le directeur de communication du groupe Statoil ayant fait part du retour progressif du personnel de cette entreprise en Algérie.
«Nous avons 40 personnes présentes sur la base de Hassi Messaoud, et le retour d’autres vers les installations de production d’In Amenas et d’In Salah se fera plus tard», a en effet déclaré le même responsable à l’agence de presse Platts, spécialisée en énergie, et dont les propos ont été repris hier par le site Maghreb émergent.
«Statoil est déterminé à retourner en Algérie», a tenu à préciser le même responsable, battant ainsi en brèche les rumeurs colportées ici et là et faisant état d’un retrait définitif de son entreprise de l’Algérie.
Suite à l’attaque de Tiguentourine, le groupe Statoil avait mobilisé, rappelle-t-on, un groupe d’enquêteurs dans le cadre d’une commission indépendante.
Il était mentionné, entre autres, dans le rapport de cette commission, que cette attaque terroriste était certes «sans précédent», mais que cet assaut criminel n’était pas inconcevable, compte tenu du contexte sécuritaire régional. Bien qu’imprévue et sans précédent, une attaque sur In Amenas n’aurait pas dû être totalement inconcevable», ont estimé les rédacteurs du rapport.
Ces derniers se sont interrogés en outre sur le fait que Statoil et ses associés se soient abstenus d’accorder toute l’importance voulue et d’apprécier à juste titre la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel, une des conséquences directes de l’attaque de Tiguentourine.
«Malgré la crise dans la région, la co-entreprise d’In Amenas a continué à fonctionner avec un niveau de menace resté inchangé depuis 2012, alors que la Libye est devenue un grand espace non gouverné et que la situation au Mali aurait dû amener Statoil à se faire plus de soucis pour les aspects sécuritaires», a-t-on soutenu dans le même rapport qui évoque ainsi implicitement une sorte de négligence de la part du groupe norvégien.
Le document souligne en outre qu’aussi bien l’entreprise Statoil que la compagnie britannique British Petroleum (BP) n’étaient en mesure d’empêcher l’attaque.
Il est fait également état que la protection des installations pétrolières et gazières implantées dans le Sud algérien relevait du seul ressort de l’armée algérienne.
Karim Aoudia