En l’absence d’une réponse politique à la crise migratoire en Méditerranée, des dizaines de personnes continuent, au risque de leur vie, d’affluer en Libye pour tenter d’atteindre le vieux continent.
Environ une centaine de migrants a péri hier près de la capitale Tripoli, au lendemain d’une opération de secours qui a permis de sauver plus de 2000 migrants et réfugiés d’une mort certaine au large des côtes libyennes, ont indiqué des gardes-côtes libyens et italiens. Les victimes étaient à bord d’un pneumatique qui a cédé sous le poids des 120 personnes à bord, dont 15 femmes et enfants, ont précisé les mêmes sources.
Leur navire de fortune avait été signalé jeudi dernier près de la capitale libyenne. Les autres passagers ont disparu en mer. Parallèlement, plus de 200 autres migrants ont été sauvés depuis mercredi dernier près des côtes espagnoles, a indiqué hier l’Organisation internationale des migrations (OIM), alors que les gardes-côtes grecs ont, eux aussi, secourus une cinquantaine de migrants et réfugiés en mer Ionienne, après que des passagers ont signalé un navire en détresse dans la matinée, a indiqué leur bureau de presse.
La mer Ionienne sépare la Grèce de l’Italie. Les migrants secourus vendredi dernier étaient, quant à eux, à bord de deux navires, a affirmé l’association Médecins sans frontières (MSF), a rapporté l’AFP. “Les États de l’UE continuent à fermer les yeux” et en 2017 “la mer continue à être un cimetière”, a critiqué MSF sur twitter. La semaine dernière, le président du Conseil présidentiel et chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez al-Serraj, a vivement critiqué, lui aussi, Bruxelles pour le non-respect de son engagement à lutter contre la crise migratoire en provenance de la Libye.
L’Union européenne avait en effet conclu un accord avec le patron du GNA pour endiguer la crise de migrants, en fournissant, entre autres, l’aide financière nécessaire à Tripoli. Mercredi dernier, plus de 200 migrants ont été sauvés en mer au sud et à l’est de l’Espagne, ont annoncé samedi dernier à l’AFP la Garde civile et le Sauvetage maritime. Beaucoup de ces migrants ont été dirigés vers des ports d’Andalousie où ils sont arrivés samedi matin (62 à Barbate, à proximité du détroit de Gibraltar, et 52 à Motril). Les 62 arrivés à Barbate sont des hommes venus du Maghreb, dont 18 mineurs. Les 52 débarqués à Motril viennent de la région subsaharienne.
Selon le Sauvetage maritime, il s’agit de onze femmes et de 41 hommes. Les nationalités n’ont pas été précisées. Une centaine d’autres migrants ont été récupérés à bord de frêles embarcations au large d’Almeria et de Murcie (sud-est), dans le détroit de Gibraltar et au large des îles Baléares. Selon l’OIM, un millier de personnes sont arrivées en Espagne par la mer entre le 1er janvier et le 11 avril, et 47 ont péri lors de leur tentative de traversée.
Le nombre d’arrivées est bien supérieur pour l’Italie, avec l’enregistrement de près de 27 000 personnes et 603 décès. En Grèce, l’OIM a recensé 4107 arrivées et 14 morts dans les eaux de la mer Égée. Le nombre total des arrivées par mer en Europe entre le début de l’année et le 11 avril, 32 000, est bien inférieur à celui enregistré l’année dernière pour la même période (plus de 172 000, selon l’OIM).
