Alors qu’on s’apprête à célébrer la journée nationale de la Ville, la cité HLM gangrenée par des extensions illicites, Oran… ce grand douar

Alors qu’on s’apprête à célébrer la journée nationale de la Ville, la cité HLM gangrenée par des extensions illicites, Oran… ce grand douar
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La journée nationale de la ville aura lieu demain, bien sûr les responsables locaux se préparent à célébrer cet événement dans une ville qui ne se reconnaît plus. Le bon sens veut que l’on célèbre la journée d’une ville lorsque celle-ci est bien entretenue, lorsqu’elle ne croule pas sous les ordures, et lorsque les eaux usées n’inondent pas ses rues à la moindre averse et les odeurs nauséabondes n’enveloppent pas le quartier.

La beauté et l’attractivité d’une ville sont mises en exergue, lorsque ses quartiers et cités se débarrassent des constructions illicites, non pas lorsque des extensions sauvages au pied des immeubles faites de tôles ondulées, de roseaux et de baraques de fortune poussent au cœur de la ville. Cela est notamment le cas à la cité des HLM, juste derrière le parc de la DVC dans une cour clôturée, où le visiteur peut penser qu’il se trouve dans un douar et non pas dans une ville.

En effet, au cœur de la ville d’Oran, plus exactement à la cité HLM, plusieurs familles occupent des classes d’une école désaffectée dont les clôtures faites avec des roseaux où des effets vestimentaires et de la literie sont étendus à l’air libre, laissent penser qu’il s’agit d’une ferme dans un quelconque douar de l’arrière-pays oranais. Voulant connaître la raison, des riverains nous ont expliqué que ces familles sont là depuis plusieurs années.

Selon nos sources, il y a celles qui ont été recasées et celles qui sont ici illégalement. Pour celles qui ont été recasées dans ce lieu, il s’agit de familles venant de Gambetta qui craignaient l’effondrement de leurs bâtisses à cause des travaux qu’un promoteur avait lancés à côté. Et pour éviter le risque, les responsables concernés ont recasé ces familles dans les classes de cette école désaffectée.

LG Algérie

Toutefois, après que les travaux en question aient pris fin et que le danger ait été écarté, ces familles n’ont pas regagné leurs anciens appartements. «Certains ont vendu leurs anciens appartements et d’autres les ont donnés en location et personne ne s’en inquiète. Ici tout est gratuit, eau, électricité et pas de loyer à payer. Elles attendent même d’être relogées», nous explique un habitant de la cité. Un peu plus loin, des dizaines de familles occupent des caves. Des espaces verts servent d’aires de stationnement à des semi-remorques, alors qu’un autre espace de la cité sert d’atelier de réparation à ciel ouvert pour les véhicules.

Cet espace n’est pas le seul dans cette ville. Il suffit en effet de faire un tour du côté du CHUO, à la rue colonel Abbas, juste derrière la maternité, où cette rue est transformée en un véritable atelier de mécanique-autos à ciel ouvert, pour ne citer que ces endroits, sans évoquer les trottoirs qui servent de stationnement pour les véhicules à longueur de journée et auxquels les piétons n’ont plus droit, comme cela est aussi le cas du côté d’El Morchid et au niveau de l’avenue d’Arcole. Célébrer la journée d’une ville, c’est être fier des bons résultats de gestion obtenus dans tous les domaines et non pas de son état de dégradation.

A.Bekhaitia