Les huit observateurs militaires occidentaux de l’OSCE, retenus depuis vendredi par les insurgés pro-russes de Slaviansk, petite ville de l’Est, ont été présentés hier à la presse.
Les contestataires russophones de l’est de l’Ukraine ont montré hier huit observateurs de l’OSCE, les qualifiant de «prisonniers de guerre», au risque de braquer encore l’Occident et Barack Obama, qui a exigé la fin des «provocations» russes. Huit observateurs militaires occidentaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) retenus depuis vendredi par les contestataires russophones de Slaviansk, petite ville de l’Est ont été présentés hier à la presse.
Les contestataires retiennent aussi quatre Ukrainiens qui les accompagnaient mais ne sont pas apparus en public. «Ce sont des prisonniers de guerre», a expliqué Viatcheslav Ponomarev, leader des contestataires et maire autoproclamé de cette ville de 100.000 habitants qui échappe depuis deux semaines au contrôle de Kiev et fait l’objet d’un «blocus» et d’une «opération antiterroriste» de la part des autorités de Kiev. «Dans notre ville, qui se trouve en situation de guerre, tout personnel militaire qui n’a pas notre permission est considéré comme prisonnier de guerre», a-t-il expliqué. Il a toutefois rejeté le terme d’ «otage». Les observateurs «ne sont pas nos otages, ce sont nos invités», a-t-il dit. Une équipe de négociateurs de l’OSCE était attendue hier à Slaviansk pour tenter d’obtenir leur libération, a déclaré, citée par l’AFP Tatiana Baeva, porte-parole de l’OSCE, ce qu’a confirmé M.
Ponomarev. Trois militaires hauts-gradés ukrainiens, accusés d’espionnage, ont par ailleurs été arrêtés par les contestataires et sont également détenus à Slaviansk, a déclaré M. Ponomarev. Ils se trouvaient en mission dans la région pour «arrêter un citoyen russe soupçonné du meurtre d’un conseiller municipal ukrainien» dans la ville de Gorlivka, ont indiqué les services de sécurité ukrainiens (SBU), qui ont qualifié leur arrestation d’ «attaque par des criminels armés». La télévision russe a peu après montré des images des trois hommes en caleçons, les yeux bandés et scotchés, et qui ont montré à la caméra leurs pièces d’identité.
Ces épisodes font encore monter la température dans l’Est du pays, où les Occidentaux soupçonnent la Russie de s’activer en sous-main pour attiser la flamme séparatiste et créer une situation similaire à celle qui a conduit au rattachement de la Crimée à la Russie en mars. Slaviansk n’est pas la seule ville en proie à des troubles contestataires: à Donetsk, grande ville industrielle de l’Est, des centaines de personnes ont manifesté devant le siège de la télévision publique pour réclamer qu’elle passe sous le contrôle des russophones.
Le président américain Barack Obama a une nouvelle fois appelé hier la Russie à cesser ses «provocations» en Ukraine, faute de quoi elle s’expose à de nouvelles sanctions à court terme. Les nouvelles sanctions annoncées samedi par les pays du G7 visent à «faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser», a lancé le président américain au cours d’une conférence de presse en Malaisie. «Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d’essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et (de favoriser) une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront en croissant», a-t-il prévenu.
La Russie et les Etats-Unis s’accusent mutuellement depuis des mois de manoeuvrer en sous-main pour s’emparer de l’Ukraine. Face à la menace brandie par Moscou d’une intervention militaire, Washington a réagi en déployant 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes.