Alors qu’ils ne sont pas obligatoires pour les particuliers, Haro sur les triangles de signalisation et gilets phosphorescents

Alors qu’ils ne sont pas obligatoires pour les particuliers, Haro sur les triangles de signalisation et gilets phosphorescents

Depuis la promulgation de la loi du 22 juillet 2009, relative à l’organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, entrée en vigueur en 2010, la grande majorité des automobilistes ne savaient pas très bien comment réagir. C’est ainsi que l’intox a pris le dessus sur la réalité.

En effet, alors que les particuliers ne sont pas tenus de posséder des extincteurs, triangles de pré signalisation et autre gilet phosphorescent, une sorte de frénésie a pris ces derniers qui, il faut le dire, se sont dirigés vers les magasins spécialisés pour l’acquisition de ces objets, créant ainsi une pénurie qui, à son tour, aura engendré une hausse importante des prix de ces accessoires.

Ce sont surtout les ateliers de confection qui ont été les grands bénéficiaires de cette situation, puisque les commandes ont commencé à affluer de partout, entraînant même une pénurie de tissu phosphorescent dont le prix du mètre n’a cessé de grimper pour tripler. Les gilets sont exposés un peu partout à travers la ville, notamment chez les revendeurs de pièces détachées et autres magasins de vêtements et de bonneterie.

Même les vendeurs à la sauvette s’y sont mis et il n’est pas rare de rencontrer des jeunes au marché de M’dina J’dida, proposant à la vente des gilets qu’ils exposent à même le sol, à des prix qui se situent entre 350 et 450 DA, sinon bien plus, selon la qualité du tissu proposé.

Concernant les triangles, là aussi la demande a explosé et les confectionneurs, sinon les fournisseurs, s’en sont donnés à cœur joie, puisque cet ustensile s’écoulait difficilement, car généralement les camions et autres autobus qui l’utilisent en sont dotés de manière normale, dès la mise en service de leurs engins.

De plus, cet élément est loin d’être inusable, comme par exemple l’extincteur qu’il faut faire contrôler régulièrement et surtout remplir de nouveau tous le six mois ou une année.

Enfin, concernant justement les extincteurs, cet outil de lutte contre le feu est relativement cher par rapport au gilet et au triangle, car il coûtait, pour les plus petits (de poudre), entre 800 et 1.200 DA, avant qu’il ne devienne lui aussi rare, en raison de la forte demande. En effet, lorsqu’on le trouve, son prix se négocie, en ce moment, entre 1.700 et 2.400 DA et même plus pour les plus grands.

H.Abdelhamid, 43 ans, fonctionnaire dans un établissement public, automobiliste depuis plus de 20 années, dira à ce sujet : «Il faut dire que l’on a été pris au dépourvu en l’absence d’informations fiables, ce qui fait que beaucoup, y compris moi-même, nous nous sommes empressés de nous munir des accessoires que l’on pensait obligatoires.

J’ai dépensé entre le gilet, l’extincteur et le triangle de signalisation, près de 5.000 DA. On sait maintenant que ce n’est pas exigé, mais je pense que concernant l’extincteur, c’est quand même une bonne chose, car on ne sait jamais, cela peut toujours être utile, même pour autrui».

B.Nadjat, 38 ans, cadre dans une banque, qui possède une voiture depuis quelques années, dira à cet effet : «Lorsque j’ai eu vent, comme la plupart des automobilistes, des sanctions qu’encouraient les contrevenants en raison d’absence des accessoires ci-dessus cités, je me suis mise à rechercher la réalité des choses, car cela m’avait semblé un peu bizarre que l’on fasse appliquer une telle mesure pour des millions de chauffeurs dont le parc automobile dispose.

J’ai donc appris auprès des services chargés de la circulation et principalement de ceux du Darak El-Watani, que cette mesure n’était pas exigée pour les particuliers, du moins pour le moment.

Toutefois, je pense bien m’équiper de gilet et de triangle de signalisation, ainsi que d’une boîte à pharmacie, car cela peut s’avérer utile en cas de panne et notamment lorsque la visibilité est moindre».

Pour M.Rachid 27 ans, chauffeur de taxi, c’est différent et il affirmera ce qui suit : «J’ai toujours été à cheval sur l’équipement qui a toujours été une exigence pour les taxieurs. La seule chose de nouveau c’est le gilet que j’ai d’ailleurs déjà acheté en double. Pour l’extincteur, j’ai également changé celui que j’avais en achetant un autre plus performant.

Pour ma part, je pense que ce serait une bonne chose que tout le monde soit concerné, dont les particuliers. Je ne crois pas que cela soit la cause du nombre élevé des accidents qui, pour moi, relèvent généralement du non-respect du code de la route».

Pourtant, alors que la nouvelle semble faire du chemin en ce qui concerne la non-obligation, dans les nouvelles dispositions réglementaires, de disposer de ces accessoires, il y a toujours une forte demande sur le marché local.

Mais, à la mesure que les jours passent, les automobilistes commencent à se rendre compte, notamment au niveau des barrages de police, qu’ils ne sont pas «agacés» pour cela, même si une précaution est toujours bien à prendre, notamment lorsque des vies humaines peuvent en dépendre.

B.B.Ahmed