Même si par précaution d’usage, il se refuse à commenter les déclarations du ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, dont la sortie sur l’existence d’un lobby au sein de son ministère qui appuierait un importateur indélicat ont fait désordre, le secrétaire général du mouvement populaire algérien (MPA), néanmoins ex-ministre du département du Commerce, a suggéré à demi-mot à son successeur de démissionner.
“Un ministre incapable de faire face aux lobbies doit démissionner”, a estimé, hier, Amara Benyounes lors d’une conférence de presse animée à l’issue de l’université d’été de son parti. “Je suis passé par cinq ministères. Et je m’interdis toujours de parler de mes successeurs. Mais quand quelqu’un dénonce, c’est à lui de donner des solutions. Je refuse de commenter (…)”, a-t-il dit.
Le SG du MPA déplore que les “échanges d’amabilités” entre ministres soient étalés sur la place publique. “J’aurais souhaité que ce débat se déroule au sein du gouvernement et pas à l’extérieur”, a-t-il dit avant d’observer que “le Premier ministre a joué un rôle”.
Relancé sur les raisons de son départ de l’Exécutif, Amara Benyounes a soutenu qu’elles ne sont pas liées à quelque divergence avec Abdelmalek Sellal. “Il n’y a jamais eu refus de débat avec le Premier ministre (…) Mais on doit obéir aux décisions d’arbitrage. Je n’ai aucun différend avec Sellal, ni avec un autre responsable politique”, a-t-il assuré.
Interrogé sur l’initiative lancée par Saâdani, un front de soutien au programme du Président, le SG du MPA a rappelé, qu’à l’origine, elle a été mise en place en soutien au président de la République et devait donc être coordonnée par Sellal, en sa qualité d’ancien directeur de campagne. “Aujourd’hui, à la veille des législatives, c’est du chacun pour soi.”
En décodé : il refuse que l’entité soit conduite par Saâdani. Outre cette divergence avec le patron du FLN, Amara Benyounes affirme, à propos des démocrates, qu’“il partage avec eux beaucoup de valeurs”. “Mais, on diverge sur le soutien au président de la République. Quand le FFS nous a demandé de le voir, on l’a fait par deux fois. Il faut poser la question à certains autres démocrates qui ne veulent pas, peut-être, nous voir”, a-t-il ajouté.