Outre la réponse par les roquettes aux bombardements aériens et maritimes de l’armée israélienne, les Palestiniens ont porté la peur au cœur d’Israël à travers un attentat dans un bus à Tel-Aviv, qui a fait 17 blessés, alors que les négociations pour une trêve font du sur-place malgré la présence dans la région de Ban Ki-moon et de Hillary Clinton.
Israël qui tue impunément et aveuglément les civils palestiniens dans la bande de Gaza a été secoué hier par une explosion dans un bus près du ministère de la Défense à Tel-Aviv. L’attentat a fait au moins 17 blessés, a annoncé le service d’ambulances israélien, le gouvernement parlant d’une “attaque terroriste”. Il s’agit du premier attentat à la bombe commis en Israël depuis mars 2011. L’explosion a eu lieu à bord d’un autobus de la compagnie Dan qui reliait les localités d’Atidim et Bat-Yam, toutes deux situées en périphérie de Tel-Aviv. Un passager a affirmé à la radio publique avoir vu, juste avant la déflagration, un homme lancer un paquet ou un sac à l’intérieur du véhicule avant de s’enfuir. “Nous nous attendions à des tentatives d’attentats dans toutes les grandes villes et nous avons déployé des centaines de policiers ici à Tel-Aviv. Il faut être vigilant”, a affirmé à la Chaîne-10 de télévision le commandant en chef de la police israélienne, Yohanan Danino. Interrogé par cette même chaîne, le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch a déclaré : “J’ignore si cet attentat aura une influence sur les discussions en cours en vue d’une trêve” entre Israël et les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais Al-Aqsa, chaîne de télévision proche du Hamas, a salué une “opération-martyre”, alors que des scènes de célébrations ont éclaté à Gaza après l’annonce de l’explosion, selon des journalistes. Depuis le lancement de l’opération israélienne contre les groupes armés de Gaza, mercredi dernier, au moins 135 Palestiniens ont été tués et plus d’un millier blessés dans les raids aériens sur l’enclave palestinienne. Cinq Israéliens, dont un soldat, ont péri dans des tirs de roquettes. A Gaza, au moins 26 Palestiniens ont été tués mardi dans des pilonnages de l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui gouverne le territoire. Un porte-parole de l’armée a précisé à l’AFP que, depuis minuit, 12 roquettes tirées depuis Gaza avaient touché le sud d’Israël et sept autres avaient été interceptées. Depuis une semaine, 830 roquettes ont atterri en Israël et 390 ont été détruites par le système anti-missile Iron Dom. Par ailleurs, Hillary Clinton a jugé “essentiel d’obtenir une désescalade de la situation à Gaza”, tout en assurant à M. Netanyahu l’engagement “inébranlable” des États-Unis pour la sécurité d’Israël. Elle a rencontré hier matin en Cisjordanie le président palestinien. Mahmoud Abbas lui a dit que l’Égypte, au cœur des négociations entre Israël et les groupes armés, était la “clé de tout”, a déclaré le négociateur Saëb Erakat. Également en visite en Israël et dans les Territoires, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé depuis Ramallah à l’arrêt “immédiat” des tirs de roquettes palestiniennes, soulignant que l’heure était à la diplomatie. Mardi soir, le président égyptien Mohamed Morsi avait dit espérer la conclusion d’une trêve “bientôt”, selon une source à la présidence. Plusieurs responsables égyptiens et du Hamas avaient dit attendre une réponse d’Israël à une proposition de trêve du Caire. Côté israélien, le porte-parole de Netanyahu, Mark Regev, a affirmé hier matin que “la diplomatie est encore à l’œuvre”. “Nous n’avons pas encore abandonné l’espoir d’avoir une solution à long terme par la voie diplomatique”, a-t-il dit à l’AFP. Selon la radio publique israélienne, la trêve – temporaire – devrait préluder à un accord de cessez-le-feu durable en vertu duquel les belligérants s’engageraient mutuellement à stopper les frappes et les tirs de roquettes. Un mécanisme de surveillance serait mis en place par l’Égypte.
M T