Alors qu’elle ne produit que 37 % de ses besoins : l’Algérie reste le plus gros consommateur de médicaments en Afrique !

Alors qu’elle ne produit que 37 % de ses besoins : l’Algérie reste le plus gros consommateur de médicaments en Afrique !

L’Algérie est le plus grand consommateur de médicaments en Afrique, mais ne produit que 37% de ses besoins en médicaments. En termes clairs, c’est un consommateur insatiable. Lors d’une rencontre avec des praticiens experts sur l’élaboration d’une liste nationale des médicaments essentiels, le ministre de la Santé a qualifié la facture d’importation des produits pharmaceutiques, qui a atteint l’année dernière 1,670 milliard d’euros, de « facture lourde qui confirme la dépendance par rapport à l’étranger dans ce domaine ». Concernant la production locale, celle-ci a atteint, l’année dernière, 533 millions d’euros, précisant que 5 400 médicaments, toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période, soit 1 022 appellations internationales communes.

En Algérie, la consommation de médicaments a augmenté en 2012, enregistrant une hausse de 20%. Même s’il s’agit là de chiffres qui ne disent pas grand-chose pour les citoyens qui n’ont pas de connaissances particulières concernant la grosse consommation de médicaments constatée chez les jeunes, les moins jeunes, les femmes, célibataires et mariées, pour les analystes, ces chiffres sont effarants et ils tirent la sonnette d’alarme !

Il n’y a pas à dire : l’Algérie va mal, et quand la santé va mal, l’esprit va mal, lui aussi. Selon une étude réalisée récemment, la consommation des médicaments en Algérie a connu une hausse de plus de 20% au cours du premier semestre de l’année 2012.

L’information a été rapportée par le directeur commercial du groupe Saidal, Yahia Nayli, qui a indiqué « que d’habitude, l’augmentation de la consommation des médicaments ne dépassait pas les 10% par an, mais cette étude a démontré que, pour 2012, cette hausse a doublé, ce qui indique que le nombre des malades a augmenté».

Le représentant de Saidal a indiqué, dans le même contexte, que des accords de partenariat ont été signés avec des firmes internationales spécialisées dans le domaine pharmaceutique. Ces accords entrent dans le cadre d’une stratégie globale visant à augmenter la production nationale, à travers la création, dans un avenir proche, de six usines de production de médicament et la réhabilitation de six autres, ainsi que la création d’une unité de bioéquivalence à Alger et d’un nouveau centre de recherche et développement à la nouvelle ville de Sidi Abdallah.

Nayli a rappelé l’importance du contrat signé, en août dernier, avec les laboratoires Novo-Nordisk pour la fabrication d’insuline en Algérie. D’après le directeur commercial de Saidal, ce contrat «est considéré comme le plus grand contrat signé par ces laboratoires en Afrique et dans le Monde arabe.

L’accord de partenariat entre Saidal et Novo Nordisk, prévoit la production de toutes sortes d’insulines, notamment l’insuline conventionnelle, dans un premier temps, pour arriver, à la fin du programme, à la production d’insuline moderne, en stylo, en 2015 ». Concernant la production des médicaments anticancéreux, le responsable a rappelé le partenariat de Saidal avec la Société koweïtienne, North Africa Holding Company, pour la création d’une Société mixte spécialisée dans les produits d’oncologie, ce qui fera baisser la facture d’importation du pays

Consommation de médicaments : l’Algérie en tête des pays africains

Il y a quelques mois, l’ancien ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamal Ould Abbès a fait état de cette triste réalité : l’Algérie ne produit que 37% de ses besoins en médicaments et reste un consommateur insatiable. Lors d’une rencontre avec des praticiens experts sur l’élaboration d’une liste nationale des médicaments essentiels, le ministre a qualifié la facture d’importation des produits pharmaceutiques qui a atteint l’année dernière 1,670 milliard d’euros, de « facture lourde qui confirme la dépendance par rapport à l’étranger dans ce domaine ». Concernant la production locale, Ould Abbès avait indiqué que celle-ci a atteint l’année dernière 533 millions d’euros, précisant que 5400 médicaments toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période soit 1022 appellations internationales communes.

Ould Abbès a précisé que «l’Algérie arrive en tête des pays africains en matière de consommation de médicaments par personne».

Le ministre a mis l’accent sur l’importance de contrôler la facture d’importation à travers une utilisation rationnelle des médicaments.

Il a qualifié le travail des experts chargés de l’élaboration de la nomenclature des médicaments essentiels de «précieux» tout en les incitant à contribuer à la réduction de la facture des médicaments importés en encourageant la production locale et la recherche scientifique.

L’Algérie importe 600 millions de dollars de médicaments chaque année

L’Algérie importe annuellement l’équivalent de 600 millions de dollars de médicaments selon le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux qui réfute toute rupture de stock ou non disponibilité des produits pharmaceutiques. Il est donc certain que la pénurie que connaissent nos structures de santé publique est bien due à une mauvaise gestion.

D’autres chiffres non moins révélateurs font état d’un accroissement sensible dans le budget alloué à l’acquisition des médicaments, dont le montant se chiffre actuellement à plus de 18 milliards de dinars (20% du budget annuel du secteur public de la santé), sans pour autant induire une quelconque amélioration dans nos établissements de santé publique.

La fin du dilemme des patients qui se retrouvent, pour la plupart, départagés entre la souffrance de la maladie et le souci de se procurer soi-même les médicament et produits d’urgence, n’est donc pas de l’histoire ancienne.

«Seule la réorganisation globale, et en profondeur, de la pharmacie hospitalière est à même d’assurer un service performant au lit du malade» disait le professeur Redjimi, ex-ministre de la Santé, soulignant qu’il arrive souvent qu’un produit soit disponible à la PCH ou même dans la pharmacie hospitalière et qu’il fasse l’objet d’une ordonnance remise à la famille du malade hospitalisé. Ces cas sont trop nombreux, précise-t-il, ajoutant que plusieurs services enregistrent une consommation des dotations largement supérieure au volume d’activité déclaré.

Médicaments : Quand la santé va…

Le marché du médicament reste aujourd’hui en Algérie un gros marché, juteux et quasi-incontournable, qui se classe entre celui de l’alimentation et l’automobile. Selon les chiffres provisoires du Cnis, la facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec 1,63 md USD durant les onze premiers mois de 2011. Les produits parapharmaceutiques viennent en seconde position avec 53,03 millions USD. Les achats de médicaments à usage vétérinaire se sont établis à 19,65 millions USD durant les onze premiers mois 2011.

Les explications fournies par les responsables du secteur quant à la hausse de la facture des médicaments durant cette période, tiennent aux importantes quantités importées durant le troisième trimestre de l’année 2011, suite notamment à l’alerte des pharmaciens et des hospitaliers sur la pénurie de nombreux produits d’usage courant ou spécialisé. Il a fallu même organiser des achats d’urgence pour renflouer les stocks et faire taire la grogne qui montait.

Le marché algérien du médicament représentait, en 2010, 0,2 % du marché mondial qui était évalué à environ 870 milliards de dollars de chiffre d’affaires (contre moins de 200 milliards de dollars en 1990), en croissance de 5,8 % par rapport à 2009. La part de l’Algérie est inférieure de la moyenne mondiale évaluée à 0,5 %.

La consommation du médicament est toutefois appelée à augmenter fortement en Algérie, au regard d’un certain nombre de données comme les prévisions démographiques, qui enregistrent déjà un boom de naissances et qui prévoient une augmentation de l’espérance de vie ainsi que le programme gouvernemental relatif au médicament et le développement de l’industrie de production pharmaceutique et qui vont contribuer à en faire un marché qui progresse au moins de 10 à 12% par an.

L’augmentation de la couverture médicale et des dépenses de santé par habitant, l’augmentation des investissements dans la production locale et les infrastructures de santé et les investissements dans le secteur hospitalier et les produits de spécialités vont constituer des moteurs puissants au développement du marché algérien du médicament.

Il représente actuellement plus de deux milliards de dollars. Selon les dernières données du Cnis sur les dix derniers mois de l’année écoulée, les importations de produits pharmaceutiques ont enregistré un rebond à 1,70 milliard de dollars durant les onze premiers mois de 2011 contre1,45 md USD durant la même période en 2010, soit une hausse de 17,63%.

Des réseaux de pharmaciens et de médecins à la source de trafic de médicaments à l’est du pays

Il y a quelques jours, le lieutenant-colonel Rachid-Eddine Ben Abdelaziz, chef du service régional de la police judiciaire au groupement de la 5e Région de la Gendarmerie nationale, a relevé que ses services ont ouvert une enquête approfondie concernant l’implication de pharmaciens et de médecins à travers plusieurs wilayas de l’Est dans le trafic et la vente illégale de psychotropes.

La vente s’est faite par le biais d’ordonnances falsifiées sinon par des circuits informels. Le lieutenant-colonel a précisé que le nombre d’affaires en cours est important, dépassant de loin les normes habituelles. L’ampleur des affaires se caractérise par la hausse des quantités de psychotropes saisies par rapport à l’année précédente. Notons que les services ont procédé à la saisie de plus de 595 512 comprimés de psychotropes dont 5011 pour une seule affaire détectée par le groupement de la wilaya de Guelma.

A travers les différentes affaires en cours, l’implication et la complicité de pharmaciens et de médecins sont avérées. Des pistes sérieuses sont suivies par les enquêteurs déterminés à mettre un terme à ce trafic en démantelant ce réseau qui active à travers plusieurs wilayas. Sur un autre registre et concernant les affaires liées au trafic de marchandises à travers les frontières, le bilan de la gendarmerie fait état, à travers son groupement de Tébessa, de la saisie, en deux jours, de plus de 2000 kg de viandes congelées. Les trafiquants qui se dirigeaient vers la Tunisie n’avaient aucun papier relatif à l’origine de cette viande ni même un registre du commerce.

Notons que la sécurisation des frontières Est a été renforcée, ce qui a permis de revoir à la baisse le nombre d’affaires relatives au trafic. Cela se traduit par un nombre de 2476 affaires enregistrées avec un taux de régression de 5% par rapport à la même période de l’année précédente. En plus, il a été procédé à la saisie de 613 731 litres de carburant avec également un taux de régression de 22,86% par rapport à l’année dernière. La valeur de la marchandise saisie a atteint 490 milliards de centimes. Pour ce qui est des affaires d’enlèvement de personnes, 37 affaires ont été enregistrées durant l’année 2012, selon le commandement de la 5e Région de la Gendarmerie nationale. 16 mineurs ont été enlevés par des groupes de malfaiteurs composés de 45 personnes dont deux femmes. 4 affaires de tentatives d’enlèvement de mineurs ont été traitées.

L’abus de tranquillisants et somnifères favoriserait le risque d’Alzheimer

Les médicaments qui permettent de soigner les patients atteints de la maladie d’Alzheimer vont-ils être déremboursés ? L’abus de tranquillisants et de somnifères sur des années favoriserait le risque d’entrée dans la maladie d’Alzheimer, selon les premiers résultats d’une étude française, dont le responsable appelle à agir pour réduire cette consommation dont les Français restent les champions. Pas loin du tiers des plus de 65 ans consomment des benzodiazépines comme tranquillisants ou comme somnifères, relève le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste (Inserm/université de Bordeaux).

Le responsable de cette nouvelle étude, à paraître prochainement dans une revue scientifique et dévoilée par le magazine Sciences et Avenir, espère que l’ «on ne va pas attendre encore quinze ans à continuer à être les champions du monde de la consommation de psychotropes», avant de réagir. D’autant, explique-t-il, que ce n’est pas la première étude qui va dans le sens d’une association entre la consommation au long cours des benzodiazépines et la maladie d’Alzheimer.

Chaque année, en France par exemple, 16 000 à 31 000 cas d’Alzheimer seraient ainsi attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou apparentés, et leurs génériques : Valium (Roche), Témesta (Biodim), Xanax (Pfizer), Lexomil (Roche), Stilnox (Sanofi), Mogadon (Meda Pharma), Tranxène (Sanofi), etc., écrit le magazine dans son numéro d’octobre. Environ 120 millions de boîtes sont vendues par an. La France consomme cinq à dix fois plus de somnifères (« hypnotiques ») et d’anxiolytiques que ses voisins européens, rappelle Sciences et Avenir.

«Si en épidémiologie, il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles», explique le Pr Bégaud. La durée du traitement aussi devrait respecter les règles et ne pas excéder douze semaines pare exemple pour les anxiolytiques.

Les gens présentent souvent des troubles du sommeil, de l’anxiété, voire de la dépression, avant que la maladie d’Alzheimer ne soit diagnostiquée. Aussi, l’étude a sélectionné parmi les sujets de plus de 65 ans de la cohorte Paquid dédiée à l’étude de cette démence, ceux qui ne présentaient aucun de ces symptômes pouvant être interprétés comme signes avant-coureurs de la maladie au moment de la prescription. En comparant consommateurs et non consommateurs de BZD, les chercheurs bordelais ont retrouvé l’association entre prise chronique de ces psychotropes (durant deux ans à plus de dix ans) et le risque d’Alzheimer.

Contrairement aux chutes et fractures occasionnés par les BZD, les effets cérébraux ne sont pas immédiats, et ne sont perceptibles que quelques années après le début du traitement, relève le Pr Bégaud. La majoration du risque, 20 à 50%, peut paraître minime à l’échelle individuelle, mais pas à l’échelle de la population du fait de la consommation de ces traitements par les personnes âgées, d’après lui.

La façon dont agiraient les BZD sur le cerveau pour augmenter ce risque reste cependant un mystère. Le problème était déjà évoqué en 2006 dans un rapport de l’Office parlementaire des politiques de santé sur les médicaments psychotropes. «Depuis, il ne s’est strictement rien passé», déplore le spécialiste

Les aliments bio n’apporteraient rien à la santé

Une méta-analyse de 237 études sur les effets des aliments biologiques sur la santé vient d’être publiée dans les Annals of Internal Medicine.

Selon les chercheurs de l’Université Stanford, il n’existe aucune preuve tangible des bénéfices sur la santé des aliments biologiques.

Par aliments biologiques, on entend des aliments cultivés sans engrais artificiels, sans pesticides ou autres produits chimiques, et des viandes provenant d’animaux qui n’ont pas reçu d’antibiotiques ou d’hormones de croissance.

«Il n’y a pas beaucoup de différence entre aliments biologiques et conventionnels si vous êtes un adulte et faites votre choix uniquement pour des raisons de santé», mentionne la Dre Dena Bravata.

Ainsi, les aliments biologiques peuvent être bons pour la santé, mais rien ne prouve pour le moment qu’ils soient préférables aux aliments traditionnels.

Amel Adjou