Cette première phase de frappes aériennes intenses est «un succès» et a permis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne, a assuré hier le plus haut gradé américain, l’amiral Michael Mullen.
Après la longue perche tendue au régime d’El Gueddafi, la communauté internationale a décidé de prendre en charge le sort des victimes des dépassements du despote libyen. Si la coalition est bien passée à l’action, dans l’après-midi de samedi, la conduite des hostilités n’a pas encore de chef.
Encore que la France, la plus déterminée à en découdre,, ait donnée le top par les frappes de ses Rafale contre des cibles libyennes dans la soirée de samedi.
Cette première phase de frappes aériennes intenses est «un succès» et a permis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne, a assuré hier le plus haut gradé américain, l’amiral Michael Mullen, En l’absence d’un commandement unifié, un quartier-général américain en Allemagne assure «une coordination» entre les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, mais l’attribution d’un commandement pour l’avenir – qui, en l’espèce, est très politique – reste à définir.
Fort des précédents et expériences irakienne et afghane, le président américain, Barack Obama semble s’être engagé du bout des lèvres, dans l’offensive diplomatico-militaire franco-britannique, affichant une prudence inusitée et parlant d’ «action militaire limitée» et de «protection des civils en Libye». Protéger la population libyenne? Est-ce le seul objectif poursuivi par le rassemblement d’une impressionnante armada militaire contre un pays que les experts militaires de la coalition estiment «faible»? Dans ce contexte, notons l’appel hier de la Russie demandant à la coalition internationale de cesser de recourir à la force de manière «non-sélective» et de faire ainsi des victimes civiles en Libye, a indiqué le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch dans un communiqué.
Après des semaines d’hésitations, un mandat de l’ONU avec un appui arabe, la coalition, avec en tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est passée samedi à l’offensive. Celle-ci a débuté par une frappe après le feu vert jeudi de l’ONU du recours à la force pour protéger la population civile face à la violente répression du régime.
Des chasseurs bombardiers britanniques Tornado ont lancé les premiers raids aériens britanniques sur la Libye, ont annoncé hier des responsables de la Défense à Londres. Les avions de combat vont être déplacés sur des bases plus proches de la Libye dans le cadre de l’opération britannique qui a reçu le nom de code «Opération Ellamy».
Washington et Londres ont lancé plus de 110 missiles de croisière Tomahawk à partir de navires et sous-marins depuis samedi à 19h00 GMT contre plus de 20 objectifs, dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne de la Libye.
Dans la nuit de dimanche, vers 00h30 GMT, un bombardement aérien a visé Tripoli et la défense antiaérienne déployée dans la capitale.
Alors que l’opération militaire semblait imminente, samedi, les forces fidèles à El Gueddafi avaient attaqué Benghazi dès l’aube et abattu un avion militaire des rebelles. Avançant vers la ville avec des chars, elles avaient tiré à l’arme lourde contre des quartiers résidentiels, selon des témoins.
Les bombardements menés par la coalition internationale contre les objectifs militaires du colonel Mouamar El Gueddafi ont toutefois, cessé hier matin dans Tripoli et Benghazi, bastion des rebelles dans l’est, selon le constat de journalistes de l’AFP.
Nardjes FLICI