Le responsable du syndicat du personnel naviguant commercial (PNC) de la compagnie nationale Air Algérie, Nazim Maïza, contacté par le Temps d’Algérie, a affirmé hier que le débrayage illimité prévu à la fin de ce mois est toujours d’actualité. «J’ai l’impression que nous n’avons toujours pas été pris au sérieux.
Certaines personnes essayent de nous discréditer en déclenchant des rumeurs selon lesquelles notre mouvement ne serait pas crédible et qu’il s’essoufflerait d’ici peu. Nous estimons que nous sommes en mesure d’user de notre droit consacré par la Constitution et nous déplorons le silence de la DG», a-t-il regretté. Interrogé sur d’éventuels pourparlers entre les deux parties, M. Maïza a expliqué que des intermédiaires tentaient d’entrer en contact avec des travailleurs mais que toutes ces consultations étaient informelles.»
Nous déplorons la démarche. La DG s’était fendu dans un communiqué d’un appel au dialogue qui ne se traduit pas sur le terrain. Envoyer des entremetteurs non officiels, c’est vraiment un manque de considération, du mépris à notre égard et de surcroît, surtout lorsque certains annoncent être attachés au Premier ministère.
Nous avons appris que ces personnes travaillent en free-lance pour le compte d’Air Algérie. Nous ne sommes pas dupe et à y regarder de plus près, l’image que tente de véhiculer la compagnie n’est qu’un mirage. Une direction qui use de subterfuges obsolètes, voilà à quoi en est réduit Air Algérie et cela depuis deux ans.
Nous ne comptons pas nous laisser faire. Les négociations souterraines n’ont pas lieu d’être entre une DG et son personnel», a-t-il déclaré, ajoutant qu’une assemblée générale s’est tenue il y a quelques jours et que le PV de réunion y afférent mentionne que «toute négociation doit s’établir dans un circuit formel, qu’aucun travailleur ou responsable du syndicat ne doit répondre à une invitation non officielle», a-t-il dit.
L’Inspection générale du travail saisie
En outre, il a fait savoir que le syndicat avait saisi hier l’Inspection générale du travail du quartier des Bananiers en vue de l’impliquer dans la résolution du conflit. «Nous souhaitons rester dans la légalité et de ce fait, nous entreprendrons toutes les démarches nécessaires. Nous ne sommes pas là pour être une force de blocage.
Il faut savoir que c’est la DG qui opère dans l’illégalité puisqu’au mépris de la convention collective interne, elle emploie depuis plus de trois ans, plus de 250 personnes en CDD. Aussi, pour diviser le PNC, la DG avait signifié à ces employés qu’ils allaient être régularisés en septembre, mais depuis l’annonce de ce mouvement, leur régularisation est reportée. Pour moi, cela ne préjuge que du caractère machiavélique et enfantin des gens censés être nos leaders.
En agissant de la sorte, la DG n’a fait que resserrer nos rangs et je la remercie», a-t-il dit, ajoutant que cela ne fait que conforter les travailleurs quant au bien fondé d’une mobilisation illimitée. «Nos revendications sont légitimes et si la DG n’y répond pas favorablement alors, nous userons de notre droit républicain», a-t-il fait savoir.
Contacté par nos soins, un responsable au sein de la DG a expliqué qu’il n’était pas en mesure de nous donner des détails sur ce conflit. Pour rappel, entre autres doléances, le syndicat du PNC revendique l’application du nouveau régime de travail et du nouveau protocole d’accord salarial, la révision du calcul de la prime de production qui est octroyée dans son intégralité pour 75 heures de travail, la hiérarchisation des salaires prévue pour le 1er janvier 2013 ainsi que le règlement de son contentieux fiscal (abattement d’impôts) et la revalorisation des frais de mission en devises
S. B.