Quel avenir pour Sonatrach en Libye, si l’Algérie s’abstient jusqu’à l’heure à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) qui se définit comme instance dirigeante en Libye ?
Aujourd’hui, la grande majorité du territoire libyen est sous l’emprise des rebelles. Le Conseil national de transition (CNT) qui se définit actuellement comme instance dirigeante du pays prépare d’ores et déjà l’après-Kadhafi.
Mais l’Algérie s’abstient jusqu’à l’heure à reconnaître ce Conseil qui depuis le début de la crise n’a de cesse de lancer à son encontre des accusations mensongères et sans fondements qui font état d’un soutien aux troupes du Raïs contre la rébellion. À cet égard, la tension entre les deux pays risque de perdurer audelà de la période de transition, ce qui pourrait remettre en cause les intérêts algériens en ce pays voisin.
Sa compagnie d’hydrocarbures Sonatrach, détient à travers des projets de partenariat avec la compagnie libyenne de pétrole plus de 50% des projets d’exploration, de prospection et d’exploitation de pétrole sur des investissements ayant dépassé dans deux champs dans la région de Ghadamès un demi-milliard de dollars.
L’enjeu est énorme, mais du côté du groupe pétrolier on préfère ne pas s’exprimer ni d’avancer quoi que ce soit sur le sujet. Son P-DG Noreddine Cherouati, hier, lors d’une cérémonie de signature de contrat portant sur la réalisation de différentes installations industrielles au niveau du gisement de Bir Sebaâ (Ouargla), n’a pas soufflé mot. Il s’est contenté de dire que « nos intérêts sont importants.
L’enjeu est majeur », avant de fermer la parenthèse. Chose prévisible, du moment où la nouvelle position officielle de l’Algérie n’est pas encore prise, à l’aune de la nouvelle donne. Pourtant, la situation des Algériens en Libye ne cesse de se dégrader. Récemment des rebelles ont attaqué l’ambassade algérienne à Tripoli.
Donc la couleur a été déjà annoncée. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, « les épouses et les enfants d’agents diplomatiques et consulaires algériens en poste ont été rapatriés et que ces derniers ont été accompagnés par deux fonctionnaires de la mission algérienne». La même source a ajouté que «le reste du personnel est toujours en place pour assurer le fonctionnement normal des différents services de la mission».
Gisement de Bir Sebaâ : signature d’un contrat de 451,3 millions de dollars Un contrat portant sur la réalisation de différentes installations industrielles au niveau du gisement de Bir Sebaâ (Ouargla) a été signé par le groupe Sonatrach et des compagnies asiatiques. Le contrat, de type clé en main et dont la valeur globale est de 451,3 millions de dollars, dont 40% en dinars, porte sur la réalisation d’installations de traitement de pétrole, de pipelines d’expédition de pétrole et de gaz ainsi qu’une base industrielle sur le champ de Bir Sebaâ.
Il s’agit, dans le détail, de la réalisation d’un centre de traitement d’huile d’une capacité de 20 000 barils/jour, d’une unité de compression et d’expédition de gaz vers ZCINA (Hassi Messaoud) d’une capacité de 1 million de m3/jour.
Il consiste également en la réalisation de deux pipelines de 12 pouces de diamètre, d’une longueur de 130 km destiné à l’acheminement du brut vers Haoud El-Hamra et du gaz vers ZCINA, d’une centrale électrique, composée de deux turbo-générateurs d’une puissance de 2×20 MW ainsi que d’une unité de déshydratation.
Par ailleurs, ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du plan de développement des champs d’huile de la région de Bir Sebaâ qui seront exploités par Sonatrach en association avec ses partenaires. Il convient de signaler, en outre, que ce contrat a été conclu par l’Association Sonatrach – PetroVietnam (PVEP)/ Petroleum authority of Thailand (PTTEP) opérant sur le gisement de Bir Sebaâ, et le consortium japonais JGC Corporation et JGC Algeria SPA.
Hamid M