Lâchage, retrait de confiance… Les rumeurs selon lesquelles Abdelaziz Belkhadem serait lâché par le Président Bouteflika ont fait beaucoup jasé. La polémique qui enflait, il y a quelques jours autour du secrétaire général du vieux parti FLN, Abdelaziz Belkhadem qui, selon certains titres de la presse nationale, serait clairement lâché par le Président Bouteflika, n’est en fin de compte qu’une supputation illusoire.
Le mouvement de redressement mené contre un Belkhadem «indétrônable», est pourtant conduit par de hautes personnalités nationales bien épaulées et des ministres, des ambassadeurs et des parlementaires bien introduits. Sans peine. Belkhadem reste toujours aux commandes du vieux parti qui, outre la bénédiction du chef de l’Etat, jouit d’un ancrage politique indéniable. Certes, la contestation au sein du FLN, éventrée par plusieurs manœuvres de redressement, donne matière à réfléchir. En bon marin, contre vents et marées, Belkhadem s’est montré, avant-hier lors d’une sortie médiatique, plutôt ambitieux en faisant un pied de nez à ses détracteurs et redresseurs qui, à un certain moment, ont cru le «chasser» de son poste de secrétaire général. Mais, à la lumière de la donne politique actuelle, les choses ont pris une autre tournure. C’est-à-dire, le Président Bouteflika n’a pas lâché son bras droit Belkhadem. Les supputations battaient leur plein en octobre dernier surtout que Salah Goudjil, cet ancien ministre des Transports sous Chadli Bendjedid et chef de file du mouvement de redressement, rencontre Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur qui lui aurait donné l’aval d’organiser une réunion nationale des dissidents. Ce conclave qui aurait reçu le quitus de Kablia d’autant qu’il est inscrit dans le cadre des activités légales d’un parti légal, a suscité la colère de Belkhadem en apprenant que ses ennemis irréductibles ont obtenu l’autorisation de tenir une conférence nationale et, de surcroît, couverte par l’ENTV. Aussi, faut-il le dire, le président de la République a, contrairement aux surenchères politiques visant la déstabilisation de la maison FLN, a réaffirmé son soutien à ce parti, et ce, à travers son discours «écrit» dans lequel il s’est exprimé sur le bien-fondé de ses réformes politiques initiées le 15 avril dernier. Le discours du Président laisse entrevoir un soutien indéfectible au vieux parti, piloté par un homme aussi «discipliné» que Belkhadem qui appuie et cautionne la démarche présidentielle de réformer. De ce point de vue, ceux qui pensaient que le fait que Bouteflika ne s’est pas exprimé par rapport aux tentatives de redressement (avortées) contre l’actuel SG du FLN, le chef de l’Etat a bel et bien réaffirmé, à travers son discours à peine voilé, son soutien à Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier, «racheté» par le président de la République et conforté par l’éjection de Bouguerra Soltani de l’Alliance présidentielle, a désormais de quoi prendre sa revanche et défier ses détracteurs et redresseurs qui ont fait ces derniers jours marche arrière.
Yazid Madi