Hier, le secrétaire général du FLN a superbement ignoré dans son discours ses adversaires qui sont de retour pour réclamer son départ à la tête du parti. Une manière à lui de minimiser l’importance de la contestation qui le vise directement, alors que le parti vit ses premiers couacs au début même de la campagne électorale.
Abdelaziz Belkhadem a ingénieusement contourné le sujet de la contestation au sein du parti. Certes, le patron du FLN ne s’est pas livré aux jeux des questions-réponses avec les journalistes à l’occasion d’une réunion regroupant les têtes de liste des communes de la wilaya d’Alger, mais a évité tout au long de son intervention le sujet de la contestation qui s’organise de nouveau pour demander son départ. Belkhadem s’est contenté, dans un passage dans lequel il demande la mobilisation de ces candidats en prévision des élections locales, de faire allusion à ses adversaires. «Vous ne faites plus de crédit à ceux qui vous gènent dans votre travail», dit-t-il à l’adresse des cadres du parti et des mouhafadhas de la wilaya d’Alger. Samedi dernier, les contestataires du Comité central du FLN ont tenu un sit-in devant le siège du parti à Hydra pour réclamer le départ de Abdelaziz Belkhadem de la direction du FLN. En effet, ils étaient, selon Boudjemaâ Haïchour, l’un des chefs de file des centralistes, plus de 70 membres du Comité central, en plus de militants de la base. Les contestataires ont dénoncé les conditions dans lesquelles les listes des candidats aux élections locales ont été confectionnées par Belkhadem. Dans certaines wilayas, la tension entre les partisans et adversaires de Belkhadem a monté d’un cran à la veille du début de la campagne électorals en prévision du double scrutin du 29 novembre. Dans plusieurs wilayas, notamment à l’est du pays, des heurts heureusement sans gravité ont eu lieu devant le siège de la mouhafadha de la wilaya de Biskra où une manifestation a été improvisée par des militants venus contester les listes des candidats confectionnés par les structures du parti pour le double scrutin du 29 novembre. La tension était perceptible également dans d’autres wilayas du pays à l’instar de Batna et El Tarf où les redresseurs semblent se rendre à l’évidence que leur bataille contre Belkhadem était perdue et que la seule option qui restait était de semer les troubles au sein des structures. Les militants mécontents n’ont pas manqué de fustiger les dirigeants du parti accusés de mauvaise gestion et d’avoir choisi des candidats sans que les critères d’éligibilité ne soient respectés. Belkhadem qui a fait l’impasse donc sur le sujet de la contestation, s’est contenté de donner des instructions à ses cadres de bien réussir la campagne électorale. Désormais, le FLN se fixe un seul objectif : rafler la majorité des sièges lors de la prochaine consultation électorale et rester la première force politique dans le pays. Pour y arriver, Belkhadem exige de ses candidats de faire un grand travail de mobilisation autour du parti à travers notamment une campagne électorale de proximité. Le parton du FLN exhorte également ses cadres à éviter le mensonge et les fausses promesses durant la campagne électorale. Enfin, Belkhadem a critiqué certaines dispositions contenues dans le code communal comme le mode de scrutin à la proportionnel adopté pour les Assemblées locales. Il a demandé, à cet effet, le mode de scrutin à la majorité afin d’éviter toute sorte de blocage au niveau des APC.
Mehdi Ait Mouloud
