Alors que quatre victimes succombent au monoxyde de carbone: Des habitants, isolés par la neige, grelottent de froid

Alors que quatre victimes succombent au monoxyde de carbone: Des habitants, isolés par la neige, grelottent de froid

Aumoment où d’autres victimes sont à craindre à cause de la persistance du mauvais temps qui, selon un Bulletin météo spécial (BMS), s’est poursuivi durant toute la journée d’hier, sur une bonne partie du territoire national, notamment au  Centre et à  l’Est du pays, le dernier bilan de la Protection civile (PC), parvenu hier matin à notre rédaction fait état de cinq victimes.

Jusqu’à hier matin, depuis samedi, il y a eu un décès sur nos routes, suite à  l’accident  survenu sur l’autoroute, Alger-Tipasa. Après avoir été heurté par un véhicule léger, un homme a  succombé sur place, en  tentant de traverser sans mesurer les risques qu’il encourait.   Aussi et vu la  forte chute du mercure, le laisser-aller de certains citoyens, quant à l’utilisation des appareils de chauffage pour se protéger du froid glacial, a failli emporter pas moins de  25 personnes à cause  du  monoxyde de carbone, émanant de ces appareils. Ils ont été sauvés de justesse, par les services de la  Protection  civile, à travers le pays, alors que  d’autres ont trouvé la mort.

Le bilan de la Protection civile fait état, malheureusement,  de quatre  personnes mortes, par asphyxie à l’intérieur de leurs domiciles dont trois dans la wilaya de  Mila, et une  autre victime à Médéa. Et ce n’est pas tout, car, le communiqué de la PC indique également,   que ses services ont opéré pas moins  de 2699 interventions, à travers le pays, pour porter secours  à d’autres personnes bloquées sur nos  routes, à cause  du cumul des chutes de  neige, la remontée des eaux pluviales, le débordement des oueds, notamment  en prodiguant  les  soins de première urgence aux victimes et malades ou  pour  procéder à leur  évacuation aux différents hôpitaux des régions concernées,  durant la période précitée.

Le prix de la bonbonne de gaz flambe

Il faut le dire, cette vague de froid a mis à nu des défaillances  et des carences en matière de gestion  de ce genre de situation de catastrophe naturelle. Ces dernières années, la saison hivernale, avec ses précipitations et ses chutes de neige, replonge, d’une manière récurrente, les régions enclavées du pays,  dans l’isolement ou dans l’impossibilité de s’approvisionner en bonbonnes de gaz et quand c’est possible, il faut la payer à son double ou  triple prix. Au niveau des régions sinistrées, la raison c’est que jusqu’à hier matin, et au moment où nous mettions sous presse,   elles étaient  plus de 30 routes, entre nationales, de wilayas,  et communales à être impraticables alors que le même bilan fait état également de huit autres  routes restées bloquées à cause de la  neige.

Outre les nombreux automobilistes qui se sont retrouvés coincés sur les routes impraticables, des villages entiers, dont  ceux situés dans les zones enclavées, se sont retrouvés dans l’isolement total. Les routes impraticables et bloquées à la circulation ont été recensées à Tizi- Ouzou, Sétif, Bouira, Mila, Bordj Bou- Arreridj, Béjaïa et Jijel, selon la même source.    Et  durant cette vague de froid,  les difficultés pour l’achat d’une bonbonne de gaz ressemblent voire dépassent de loin le parcours du combattant,  notamment dans les zones montagneuses et enclavées, privées de gaz de ville.

Pour le plus chanceux,  quand il arrive à en trouver une,  forcée, par le temps glacial et les besoins de sa famille, il l’achète à un prix exorbitant, allant de 600 à 1200 Da. Dans toute crise  ou situation difficile, certains ne ratent pas l’occasion pour s’engraisser sur le dos du malheur des autres,  alors que son prix réglementaire est fixé à pas moins de 250 dinars. Les habitants de ces régions et villages ont du mal déjà à faire face à cette vague de froid. Ils devront aussi subir les aléas  de  la large utilisation de la fameuse bonbonne de gaz, pour se réchauffer et aussi pour cuisiner, qui se fait rare, à cause des routes bloquées et l’interruption de la chaîne d’approvisionnement.

Mohamed Amrouni