Alors que près de 200 milliards de dinars de créances bancaires sont rééchelonnées La hausse des crédits à l’économie est de 20%

Alors que près de 200 milliards de dinars de créances bancaires sont rééchelonnées La hausse des crédits à l’économie est de 20%

Le président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), M. Djamel Bessaâ, a dénoncé la timidité des banques dans l’octroi des crédits d’investissement aux entreprises, notamment celles relevant du secteur privé.

Et comme preuve de ses dires, M. Bessaâ remarque bien cette tendance haussière des crédits à l’économie qui progressent, en moyenne, de 20% annuellement.

Ce qui, selon le président de l’ABEF, représente, jusqu’à 5 fois la croissance économique du pays. Ainsi, l’encours des crédits à l’économie, a-t-il poursuivi, dépasse les 4.000 mds de DA. Et c’est là qu’il explique qu’ « Aucun banquier n’aimerait garder de l’argent dans ses coffres et refuser de le fructifier.

Mais, tous les banquiers tiennent à le fructifier dans des conditions de risques gérables et acceptables », a-t-il souligné. Et de  préciser,  que « Si j’avais à choisir en tant que banquier entre prendre des risques inconsidérés en finançant un projet qui n’est pas rentable et je suis sûr de ne pas pouvoir récupérer mes capitaux, et garder l’argent oisif, je préfère garder l’argent oisif », a-t-il ajouté.

D’autre part, le président de l’Association des banques et des établissements financiers déclare que près de 200 milliards de DA de créances bancaires de PME confrontées à des difficultés de remboursement ont été rééchelonnées. « Nous sommes, actuellement, à près de 200 mds de DA de créances détenues par les banques et rééchelonnées », a bien indiqué le président de l’ABEF, M. Djamel Bessaâ.

Dans ce même sens, M. Bessaâ  fait remarquer que l’annulation des agios réservés pour ces entreprises bénéficiaires du rééchelonnement a coûté aux banques de la place entre 30 à 35 milliards de DA depuis l’entrée en vigueur de cette mesure prise lors de la tripartite économique Gouvernement-UGTA-Patronat tenue fin mai 2011.

Faut-il bien rappeler, qu’à l’issue de cette rencontre, le gouvernement avait encouragé les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté avec un différé de trois ans durant lesquels le Trésor public prendra en charge les intérêts.

C’est alors que la banque créancière devait procéder à l’annulation des agios réservés pour l’entreprise bénéficiaire du rééchelonnement, alors que les créances définitivement compromises resteront cependant la responsabilité exclusive de la banque et de son débiteur.

Le Conseil de la monnaie et du crédit avait édicté par la suite un règlement portant cadre de traitement des intérêts non recouvrés comptabilisés au titre des créances bancaires éligibles au rééchelonnement au profit des petites et moyennes entreprises en difficulté, bénéficiant du soutien de l’Etat.

Concernant l’annulation des agios, M. Bessaâ explique aussi que « Ce n’est pas de l’argent public, c’est de l’argent qui a été prélevé sur les ressources des banques », a-t-il souligné pour montrer l’effort que font les banques pour accompagner les entreprises, que ce soit dans leur développement ou dans leur mise à niveau financière afin de leur donner une seconde chance.

M. Bessaâ a tiré, par ailleurs, la sonnette d’alarme sur le niveau des créances non performantes, avouant que celles-ci « posent un problème qu’il faut analyser de manière sereine et objective avec nos partenaires ».

Au-delà de toutes les prises de position observées sur la relation banque-entreprise, le président de l’ABEF, également P-DG de la CNEP-Banque, a appelé les deux parties à travailler ensemble pour faire progresser cette relation.

« Nous suivons une tendance baissière mais nous avons toujours un seuil de créances non performantes qui n’est pas acceptable », a-t-il averti. Enfin, le président de l’ABEF a estimé que l’évolution annuelle du financement de l’économie est « plus qu’appréciable », faisant remarquer que ce taux « est le plus fort dans la région ».

Saïd Ben.