Alors que patients et pharmaciens se plaignent du manque de médicaments: la PCH réfute toute pénurie!

Alors que patients et pharmaciens se plaignent du manque de médicaments: la PCH réfute toute pénurie!

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On a enregistré une augmentation des importations, qui a surtout été accompagnée par une hausse de la production locale. Des indicatifs chiffrés qui sont néanmoins en contraste avec la réalité du terrain où des perturbations persistent depuis plusieurs mois. Où se situe le problème?

Pas de pénuries de médicaments! C’est l’affirmation faite, hier, par Mohamed Ayad, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Ce haut responsable qui était l’invité de la matinale de la chaîne de télévision privée Ennahar TV a soutenu que ces deux dernières années, il n’y avait pas eu de perturbation dans l’approvisionnement et la distribution de médicaments. Pourtant, patients et pharmaciens se plaignent d’un manque flagrant de plusieurs produits, dont certains vitaux! «C’est le parcours du combattant pour trouver nos médicaments», a assuré Sofia, une patiente rencontrée au niveau d’une pharmacie de Kouba, qui cherchait désespérément de la ventoline. «C’est la 4ème officine que je fais, en vain!», rapporte-t-elle. Chose que confirme le docteur. Lylia, pharmacienne dans l’Algérois. «Plusieurs médicaments sont en rupture. Je cite entre autres la ventoline, la vitamine D, les bandelettes pour glycémie et même certains antibiotiques», a-t-elle assure.

Les vendeurs d’une autre officine d’Alger confirment des ruptures de stock touchant plusieurs médicaments et cela depuis plusieurs mois. «Il nous est très difficile de fournir toute l’ordonnance aux malades. Ils sont souvent réorientés chez leurs médecins pour changer de traitements, ou on essaye de s’arranger avec d’autres pharmacies pour «troquer» entre nous les médicaments», soutient-il non sans avouer que certains produits qui connaissent une forte tension sont vendus sous le comptoir. «On les cache pour nos clients. On est désolé de faire cela avec des médicaments, mais nous sommes obligés…», révèlent-ils en soutenant que cela durait depuis plusieurs mois. Chose que réfute catégoriquement le DG de la PCH. «Certes, il y avait à une époque une grosse pénurie de plusieurs médicaments, qui touchait entre 250 et 300 médicaments. Mais plus maintenant!», atteste-t-il avant d’argumenter ses dires par des chiffres. «La distribution de médicaments a augmenté de 26% en 2018 par rapport à 2017», a-t-il assuré. Il justifie également ses dires par une hausse de la facture des importations des médicaments qui aurait atteint les 1,7 milliard de dollars durant les 10 premiers mois de l’année contre 1,8 milliard de dollars durant toute l’année dernière.

Néanmoins, cette augmentation des importations a surtout été accompagnée par une hausse de la production locale. Selon, Mohamed Ayad, elle s’estimerait à 1.6 milliard de dollars.

D’ailleurs, il y a quelques jours, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, avait fièrement annoncé que la production locale de médicament avait réussi à couvrir 53% des besoins nationaux. Le reste est donc couvert par l’importation. Des indicatifs chiffré et prouvé qui sont néanmoins en contraste avec la réalité du terrain. Comment se fait-il qu’avec cette évolution de la production nationale et de la hausse des importations, on continue à avoir des perturbations? Il y a un maillon de cette chaine, qui semble pourtant bien huilé, qui ne fait pas son travail. Qui est-il? Pourquoi fait-il cela? Est-ce de l’incompétence ou pis encore, un trafic?

Les grossistes et distributeurs sont-ils en train de faire de la spéculation avec la santé des Algériens? Autant de questions auxquelles on devrait répondre. Car, quoique le DG de la PCH puisse affirmer, dysfonctionnement il y a…

Anti douleurs «lourdes» pour les cancéreux

«Ils seront disponibles en pharmacie»

On n’est pas encore au Cannabis thérapeutique, mais le DG de la PCH promet la ventre en pharmacie des antidouleurs «lourd» pour les cancéreux. «Ces médicaments seront disponibles dans toutes les pharmacies», a affirmé, hier sur le plateau d’Ennahar Tv, Mohamed Ayad, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Depuis plusieurs années, les malades atteints du cancer militent pour la vente de ces antidouleurs en pharmacie alors qu’ils n’étaient jusque-là délivrés que dans les hôpitaux. Une situation qui provoquait de grosses perturbations sur ces médicaments indispensables pour soulager les douleurs de ces grands malades.